4 novembre 2022

Trois organismes s’allient pour la bientraitance des aînés

« Toc-toc-toc, est-ce que je peux entrer ? » Cogner avant d’entrer chez quelqu’un, c’est un geste tout simple. Pourtant, c’est aussi l’un des principaux motifs d’insatisfaction chez les personnes âgées vivant en résidence, selon ce que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a pu constater dans plusieurs régions du Québec. Des parents, des amis, mais aussi des membres du personnel, dans le vif de l’action, sans aucune mauvaise intention, entrent sans s’annoncer.

Les services prévus ou non au bail constituent un autre motif de plaintes : « Beaucoup de personnes âgées en RPA expriment une insatisfaction par rapport à des services qui leur sont facturés sans nécessairement qu’il soit très clair si elles ont vraiment besoin de ce service, si elles l’avaient vraiment requis », explique Jacques Beaudoin, directeur des affaires publiques et juridiques au RQOH. Quand on paie pour quelque chose, c’est la moindre des choses que de savoir pour quoi on paie !

Afin d’informer les personnes aînées et sensibiliser les gestionnaires et administrateurs des ensembles d’habitations pour aînés, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), le RQOH et le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) s’allient dans une campagne commune. Le but : améliorer le respect des libertés et des droits fondamentaux des personnes aînées et des personnes en situation de handicap.

« Le droit à la vie privée et le droit à l’information sont consacrés dans cette loi fondamentale qu’est la Charte québécoise », dit Philippe-André Tessier, président de la Commission : « C’est important de mettre ces droits de l’avant dans une optique de bientraitance. »

La bientraitance n’est pas le contraire de la maltraitance. Elle va au-delà de l’absence de maltraitance. Les gestes de bientraitance, individuels et collectifs, permettent de prévenir et de lutter contre la maltraitance. Le Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2017-2022 précise : « La bientraitance vise le bien-être, le respect de la dignité, l’épanouissement, l’estime de soi, l’inclusion et la sécurité de la personne. Elle s’exprime par des attentions, des attitudes, des actions et des pratiques respectueuses des valeurs, de la culture, des croyances, du parcours de vie, de la singularité et des droits et libertés de la personne aînée. »

« Cette initiative de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse est très pertinente et le RQOH est heureux de s’y être associé, explique Jacques Beaudoin. Adopter une culture et des pratiques de bientraitance, cela passe entre autres par la reconnaissance des droits des personnes aînées, incluant leur droit à l’autonomie et à la participation aux décisions qui les concernent. Bravo à la Commission ! »

Actuellement, quelque 500 OSBL d’habitation offrent plus de 25 000 logements à des personnes aînées, dans 300 municipalités. Parmi eux, près de 200 exploitent une résidence assujettie à la certification des RPA. Ces résidences offrent un logement abordable et des services adaptés à des milliers de personnes qui, autrement, n’auraient vraisemblablement pas accès aux grandes RPA plus dispendieuses en milieu urbain.

Ensemble, le RQOH et le RQRA regroupent 116 000 unités de logements dans des RPA. Avec la Commission, ils unissent leurs forces pour présenter une campagne de bientraitance, dont la production a été confiée à la photographe Laura Duquette et à sa grand-maman, Nanie. Elles ont produit deux vidéos et deux affiches, que les partenaires vous invitent à poser sur vos murs.

« On conseille à nos membres de mettre les affiches dans chacune des résidences, conclut Marc Fortin, PDG du RQRA. Pourquoi ? Parce que quand les familles viendront visiter leur parent, ils vont voir les affiches, ils vont en parler, les aînés vont les voir et en parler, et ça peut aider certains aînés à dire moi j’aimerais ça qu’on me respecte et qu’on cogne avant d’entrer chez moi. Si ça change un seul comportement, juste pour ça, la campagne aura valu la peine. »

Claude Rioux
Responsable des communications – RQOH