23 septembre 2016
C’est devant une salle archicomble à Sainte-Marie-de-Beauce que s’est poursuivie la tournée du député Norbert Morin. Faisant référence aux faiblesses du programme AccèsLogis, André Castonguay, le directeur général de la Fédération régionale des OBNL en habitation de Québec, Chaudière-Appalaches, une des composantes du RQOH, a déclaré d’emblée que « non seulement le développement ne suit pas la courbe ascendante des besoins en matière de logement, mais en plus les organismes éprouvent des difficultés d’exploitation parce que les budgets sont trop serrés. Il faut que le Fonds québécois d’habitation communautaire (FQHC) permette une mutualisation des financements et serve à la rénovation majeure des bâtiments des organismes contributeurs. »
La consultation visant à poser les jalons d’une « nouvelle approche » en matière d’habitation a vu de nombreux gestionnaires d’OSBL venus témoigner du fait que, au bout de seulement quelques années d’exploitation, les projets de logements communautaires manquent de fonds pour procéder à des réfections pourtant essentielles. Jean-Claude Pelletier, de la Corporation le Havre de Saint-Jean-Chrysostome, a pointé du doigt l’impossibilité d’utiliser l’équité ou les avoirs immobiliers des groupes, de même que l’obligation qui leur est faite de contribuer au financement du FQHC. Une proposition est revenue dans la bouche de nombreux intervenants : « Il faut voir à la pérennité, et pour cela, les OSBL doivent pouvoir aller chercher l’argent de leur hypothèque. »
Réal Delagrave, des Logements Côte-du-Sud, un OSBL d’habitation de Montmagny, a invité le gouvernement du Québec à prendre des mesures pour que les logements du parc fédéral dont les conventions d’exploitation arrivent à échéance demeurent dans le giron du logement social. « Il ne faut pas perdre ces logements dont les résidents ont besoin, et il faut que les loyers de ces habitations demeurent abordables. »
Le territoire de Chaudière-Appalaches se distingue par une forte présence de personnes âgées à revenus moyens à faibles, qui occupaient jadis des emplois dans les PME locales ou qui vivaient de l’agriculture. Dans plusieurs municipalités, des OBNL d’habitation pour aînés ont été mis sur pied afin que ces citoyens puissent continuer à y résider, à des coûts adaptés à leurs revenus et à proximité de leurs familles et amis. M. François Roberge, le directeur de l’Office municipal d’habitation de Lévis, a d’ailleurs fait état de nombreuses demandes pour des logements pour personnes seules : « cela représente 50 % des personnes inscrites sur les listes d’attentes ».
Le PDG de la Société d’habitation du Québec, M. Michel Gagnon, a fait une déclaration importante au cours des discussions. Il a en effet assuré que la SHQ « allait poursuivre le développement des trois volets », c’est-à-dire que les groupes vont pouvoir continuer à présenter des projets en volet I (logements réguliers permanents pour familles, personnes seules ou personnes âgées autonomes), volet II (logements avec services pour personnes âgées en légère perte d’autonomie) et volet III (logements pour clientèles ayant des besoins particuliers d’habitation; souvent santé mentale ou itinérance). La déclaration a été accueillie favorablement, car tout laissait croire que le gouvernement du Québec allait plutôt abandonner le développement des deux premiers volets au profit de suppléments au loyer sur le marché privé.
Dès le lundi 26 septembre, la consultation de la SHQ transporte ses pénates à Sherbrooke pour rencontrer les groupes des régions de l’Estrie et du Centre-du-Québec.