16 mars 2017
Le Canada figure parmi les pays ayant les coûts de location de logement les plus « sévères ». Près du cinquième des locataires canadiens allouent plus de la moitié de leur revenu total au paiement de leur loyer, selon une analyse de l’université Harvard, au Massachusetts. L’étude suggère que les gouvernements devraient réinvestir dans la construction de logement abordable.
Le Canada a rejoint les États-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni dans le peloton de tête des pays avec la plus grande part de la population dépensant plus de la moitié de leur revenu sur le logement uniquement. C’est le U.S. Department of Housing and Urban Development qui a défini la marque de 50 % comme étant le seuil de l’inabordabilité « sévère ».
La recherche du Centre d’études sur l’habitation de l’université Harvard utilise les données du recensement de 2011, de sorte que les résultats ne tiennent pas compte de la récente flambée des prix de l’immobilier dans les plus grandes villes canadiennes, qui s’est traduite par des hausses généralisées des loyers locatifs.
Pour expliquer ce phénomène, l’étude pointe du doigt le peu de volonté des gouvernements des États-Unis et du Canada de mettre en œuvre des politiques de réduction des inégalités. Dans ces deux pays, les investissements gouvernementaux directs dans la construction de logement et les allocations aux ménages sont moins importants que dans d’autres pays comparables.
À la veille du dépôt du budget fédéral, le RQOH et ses fédérations ont rappelé au gouvernement du Canada la nécessité de relancer la construction de logements sociaux et communautaires. Le lancement d’un plan de développement ambitieux d’au moins 600 000 nouveaux logements sans but lucratif d’ici 2035 ferait en sorte de concrétiser le droit de toutes les Canadiennes et tous les Canadiens à un logement sécuritaire, adéquat et abordable, en particulier pour les ménages qui présentent des caractéristiques de vulnérabilité.