> Le droit du logement en période de crise
Dans le cas du droit au logement, un accès inégal à la justice revêt d’une importance particulière puisque les perturbations relatives au logement affectent à divers degrés une personne dans l’ensemble des sphères de sa vie : santé, travail, relations interpersonnelles, etc. Nous ne pouvons négliger l’importance de ces obstacles pour les personnes plus vulnérables déjà fragilisées par des inégalités sociales, comme certaines personnes aînées pour qui le lien de dépendance avec le locateur peut les freiner à revendiquer leur droit, par crainte de représailles1. La peur face aux exigences des propriétaires est d’autant plus vive dans un marché locatif saturé.
Lorsque la régie du logement a été constituée en 1980, elle répondait au besoin « d’assurer aux citoyens une information adéquate et continue de même que des recours simples, efficaces et rapides. »2 L’État se sachant garant de la protection des personnes vulnérables mettait ainsi en place le forum idéal pour équilibrer les relations entre locataires et locateurs en mandatant la régie de juger, informer, concilier et contrôler3. En 2023, le taux d’inoccupation de logement atteint des records et le volume de demandes au TAL a augmenté de 100,5% depuis la dernière année4. Le défi des justiciables et ceux du tribunal pour répondre à la demande sont certainement immenses.