L’installation des gicleurs dans les résidences privées pour aînés revient avec raison dans l’actualité. Le quotidien La Presse+ publie ce matin un article qui fait état des difficultés de certains propriétaires de résidences privées pour aînés à financer l’installation de gicleurs, comme la réglementation les y oblige d’ici décembre 2020. On y explique que les exploitants confrontés à cette obligation peinent à trouver le financement nécessaire pour réaliser les travaux. De plus, le fait que l’aide financière gouvernementale censée couvrir une partie des coûts ne soit disponible qu’une fois les travaux complétés et qu’elle sera ensuite versée sur une période de cinq ans vient compliquer les choses encore un peu plus.
Comme nous l’avons déjà expliqué, le problème est encore plus criant pour les quelque 80 résidences sans but lucratif actuellement assujetties à cette même obligation. La majorité d’entre elles comptent moins de 30 logements et sont situées en milieu rural. Une estimation conservatrice chiffre à au moins 15 millions de dollars les coûts d’installation; or, le programme d’aide financière n’en couvrira que le tiers. Il reste donc un manque à gagner de plus de 10 millions $, que les organismes concernés n’ont certes pas les moyens de combler – et encore moins leurs locataires. Plusieurs seront forcés de revoir leur offre de services aux aînés qu’ils logent actuellement.
À défaut d’une aide supplémentaire, on risque donc se retrouver dans la situation absurde où des personnes aînées, parce qu’incapables d’absorber les augmentations de loyer entraînées par les coûts d’installation des gicleurs, seront contraintes de quitter un logement par ailleurs abordable et sécuritaire pour un logement individuel dans le marché privé, où elles se retrouveront sans gicleurs ni services.
C’est pourquoi le RQOH demande qu’une aide financière additionnelle soit consentie à l’ensemble des RPA sans but lucratif concernées et que cette aide soit également étendue aux OSBL d’habitation qui seront éventuellement réassujettis à la certification des RPA (et à l’obligation d’installer des gicleurs) à la suite de la révision du règlement censée être adoptée dans les prochaines semaines.