1 février 2015
Nous, membres du Comité Carré Gris, avons rédigé le présent article en table ronde après qu’on nous ait invités à partager notre point de vue sur la certification. Le Comité Carré Gris est composé de personnes âgées locataires autonomes d’OSBL-H. Notre but est de sensibiliser le gouvernement, mais aussi la population sur la préservation des services publics, ainsi qu’au respect des citoyen-ne-s aîné-e-s que nous sommes, dans l’expression de notre dignité, nos droits et notre capacité à décider par nous-mêmes.
En automne 2011, le gouvernement a sanctionné le projet de loi 16 qui resserre les normes de certification des résidences privées pour aîné-e-s. Par exemple, ces normes imposent une surveillance 24h/7j, l’installation de mitigeurs afin de limiter la température de l’eau chaude ou encore nous oblige à donner certaines informations privées concernant notre santé à notre OSBL d’habitation.
« Nous trouvons que la certification impose une vision unique de la vieillesse et de ses besoins de protection et d’autodétermination », croit l’une d’entre nous. « Lorsqu’on parle de vulnérabilité, on doit y voir une condition et non un âge, poursuit un autre. Il est sine qua non que nous nous fassions entendre ! »
Le Comité Carré Gris demande au gouvernement de reconnaître la diversité de la population aînée, autant dans ses besoins que dans ses aspirations. Nous sommes tous et toutes des électeur-e-s capables de faire des choix éclairés. Pourtant, la certification n’est rien de moins qu’une infantilisation discriminatoire et une manifestation indécente d’âgisme !
« Les aîné-e-s habitant les OSBL-H refusent de devenir les dommages collatéraux d’une réforme qui nous apparaît de plus en plus être catastrophique », fait valoir une militante engagée. « Depuis son implantation, des propriétaires d’immeubles pour personnes âgées ont choisi de fermer leurs portes pour éviter de se conformer à ces nouvelles exigences que nous trouvons extrêmes », rappelle une autre. En effet, ces exigences ne correspondent pas à la réalité de personnes autonomes comme nous.
« Qu’est-il advenu des personnes âgées qui y habitaient ? », s’inquiète quelqu’un. Aucune réponse…
Avec la certification, l’autonomie des personnes âgées est en perte de droits et de reconnaissance ! Le gouvernement a comme devoir de nous aider à éviter l’impasse risquée dans laquelle la certification nous pousse. En choeur, nous disons : « Nous avons, ensemble, le devoir de trouver les vraies solutions pour améliorer les vies des plus vulnérables d’entre nous, les personnes âgées à faible revenu. »