27 février 2018
Alors que les investissements annoncés dans la Stratégie nationale sur le logement tardent à se concrétiser, le Réseau québécois des OSBL d’habitation se désole du fait que le budget déposé cet après-midi par le ministre des Finances ne contienne aucune mesure additionnelle significative pour venir plus rapidement en aide aux centaines de milliers de Canadiennes et de Canadiens en situation de vulnérabilité en matière de logement.
Bien que le discours du budget rappelle l’importance de l’accès à un logement convenable et abordable pour le bien-être des personnes et des communautés, la seule mesure concrète annoncée consiste en l’augmentation de 2,5 à 3,75 milliards des prêts qui seront consentis en vertu de l’initiative Financement de la construction de logements locatifs – un programme mis en place avant le dévoilement de la stratégie nationale. Ce programme offre un financement à des promoteurs qui s’engagent à offrir 20% de logements abordables pendant 10 ans dans leurs nouvelles constructions.
« Tant qu’à engager des sommes additionnelles à celles déjà annoncées dans son dernier budget et dans la stratégie dévoilée par le ministre Duclos, le gouvernement aurait mieux fait de les utiliser pour accélérer la mise en place de ses nouveaux programmes et intervenir de façon urgente afin de loger les personnes les plus vulnérables, comme les milliers de personnes qui sont actuellement en situation d’itinérance », affirme le directeur général du RQOH, Stéphan Corriveau, qui questionne les priorités choisies dans ce budget.
Le plan budgétaire annonce par ailleurs des investissements additionnels pour le logement dans les réserves, pour un plan de logement dirigé par les Inuits et pour la Stratégie de logement de la Nation métisse. « Toute somme supplémentaire pouvant aider à résoudre la crise du logement absolument honteuse que subissent les premiers peuples est certainement bienvenue mais encore là, le temps presse et des mesures exceptionnelles devront être déployées, en collaboration avec les communautés concernées », d’ajouter le porte-parole du RQOH. L’organisme souligne en outre que rien n’a été prévu pour répondre aux problèmes spécifiques des autochtones qui vivent hors réserve, en milieu urbain, et qui représentent une proportion démesurée des personnes mal-logées à travers le pays.
Comme représentant des 1 200 OSBL d’habitation québécois, le RQOH continue d’espérer que la Stratégie nationale sur le logement s’attaquera en priorité aux problèmes que vivent les personnes les plus mal prises sur le marché privé du logement, qui a depuis longtemps prouvé son incapacité à assurer le droit à un logement abordable, accessible et sécuritaire pour tout le monde.