20 septembre 2023

Accessibilité universelle en logement : définitions et enjeux

L’accessibilité universelle est caractérisée par les différents moyens qui permettent à tous d’obtenir des opportunités équivalentes et une expérience de qualité en toute autonomie.

Puisque pas moins de 33 % de la population québécoise vit avec des limitations fonctionnelles, il est impératif de considérer les besoins individuels exprimés.

Si cette définition peut encore paraître abstraite, des organismes se sont donné pour mission de la faire respecter.

 

Pour n’en nommer que quelques-uns, AlterGo, valorise l’accessibilité universelle et vise la pleine participation des personnes ayant une limitation fonctionnelle par des activités de loisirs, sportives et culturelles.

 

Ex Aequo désire influencer positivement les élus afin de mettre en place des politiques favorisant l’autonomie des personnes en situation de handicap.

 

La Société Logique, membre de la FOHM, promeut pour sa part le design universel et intervient dans la création d’environnements universellement accessibles.

L’accessibilité universelle est définie comme le caractère d’un produit, procédé, service, information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche inclusive, permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et d’obtenir des résultats équivalents.

> Des comités pour l’accessibilité

 

En 2013, un comité de mobilisation, le Collectif Accessibilité Universelle (Collectif A.U.), est né de la volonté d’une trentaine d’organismes de défendre l’accessibilité universelle dans le Grand Montréal.

 

Ce comité a été inspiré du projet Liens, qui, depuis 2010, poursuivait la mission d’aider les personnes ayant une limitation fonctionnelle à exercer leurs responsabilités citoyennes et à s’exprimer face aux instances municipales.

 

Depuis, le collectif sensibilise la population du Grand Montréal à l’accessibilité universelle et porte des demandes communes.

 

En février dernier, le collectif A.U. a établi une structure de gouvernance qui encadrera tous leurs travaux. Cette structure inclut les statuts des membres ayant des missions précises, un processus décisionnel efficace et un nouveau comité d’orientation veillant aux valeurs et aux orientations du collectif.

 

D’autre part, un comité multisectoriel de mobilisation pour le logement universellement accessible a récemment tenu sa première rencontre. Celle-ci a notamment permis d’explorer la notion de logement universellement accessible (LUA).

 

> Rassemblement DP DI TSA TCC

 

Le RQOH tient ce mois-ci un premier rassemblement de groupes et d’intervenants qui œuvrent de près ou de loin avec des personnes en situation de handicap. L’objectif de l’événement est de mettre en commun des connaissances et des pratiques gagnantes afin de défendre le droit des personnes vivant avec un handicap, une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme et les personnes traumatisées craniocérébrales d’accéder à un logement répondant à leurs besoins spécifiques.

 

Rappelons que ces individus sont plus sujets à être victimes de discrimination lors de la recherche de logement. Plusieurs sont injustement institutionnalisés alors qu’ils auraient la capacité de mener une vie plus autonome en recevant du soutien extérieur.

> Enjeux d’inclusion et limites de définition

 

La définition proposée par le comité de mobilisation se limite surtout à la fonctionnalité matérielle du logement, sans égard des stimuli entourant celui-ci (ex. la sensibilité auditive de certains autistes) ou du besoin de soutien à domicile. La notion de LUA mise de l’avant jusqu’à aujourd’hui ne tient donc pas compte de l’ensemble des individus.

 

Le groupe de travail a aussi soulevé la difficulté à cerner concrètement ce qui est accessible et adaptable, en plus de se questionner sur les avantages de promouvoir des logements dédiés aux gens ayant des besoins en matière d’accessibilité versus les bienfaits de la mixité.

 

Il a également été question de l’insuffisance de LUA et du mauvais entretien de logis existants et/ou de leur sous-utilisation. Leur coût souvent élevé constitue un autre important enjeu d’accessibilité. Le comité s’est ainsi questionné sur les bienfaits de la création d’immeubles versus le rachat de logements.

Le comité veut développer un plan d’action qui s’articulera autour d’un plan de communication sur le logement universellement accessible. Il désire également mener des campagnes de sensibilisation et de mobilisation.

> L’inclusion au centre des réflexions

 

En conclusion, l’accessibilité universelle est au cœur de la mission du logement communautaire.

 

Aussi, il nous semble important d’inclure à la notion d’accessibilité des logements les besoins des personnes ayant d’autres formes de limitations, comme la déficience intellectuelle, le trouble du spectre de l’autisme ou un traumatisme craniocérébral.

 

Le fait d’exclure le soutien à domicile de la définition réduit le logement à son aspect matériel et physique.

Pour plusieurs militants du logement universellement accessible, la notion d’accessibilité n’est pas rattachée au logement, mais plutôt à l’individu qui en a besoin.

Merci à Pierre-Luc Fréchette pour son précieux apport à la rédaction de cet article.

SOURCES