Les évènements climatiques récents au Canada et ailleurs dans le monde (tornades, dôme de chaleur, incendies, inondations) attestent de l’urgence d’agir pour protéger notre planète. Au Canada, les émissions de gaz à effets de serre des bâtiments totalisent 17% des émissions du pays. Les OSBL d’habitation, inclus dans ce bilan, contribuent au problème. Mais par leur engagement dans la communauté, leur vision à long terme et leur caractère non lucratif ils sont surtout porteurs de solutions.
En matière environnementale, chaque geste compte et de nombreuses activités gérées au quotidien par les OSBL d’habitation peuvent y contribuer : l’administration de l’organisme, la vie collective, l’entretien du bâtiment et des espaces verts sont autant de leviers sur lesquels il est possible d’agir.
Au niveau de la gestion administrative, la réduction de l’empreinte environnementale peut s’appuyer sur une diminution de l’usage du papier, l’optimisation – lorsque cela est possible – des transports (covoiturage, transports collectifs, vélo), la réduction de la consommation d’eau, et plus largement par des actions de sensibilisation des employés et du conseil d’administration à ces enjeux.
La sensibilisation
Un organisme d’habitation traite avec de nombreux fournisseurs et ses achats peuvent faire la différence : produits d’entretien moins toxiques, partenariats avec des fournisseurs soucieux de leur propre empreinte environnementale, achat local. Par exemple, lorsqu’un organisme propose des services de repas, encourager les produits de saison et locaux, réduire le gaspillage, bannir les contenants à usage unique sont des gestes qui permettent de réduire les transports, la consommation de plastique et le gâchis.
La sensibilisation aux enjeux environnementaux auprès des locataires est un puissant levier des organismes. Pour lutter contre le changement climatique, les comportements individuels doivent changer. Les habitudes de chauffage peuvent évoluer : peut-on diminuer la température d’un logement l’hiver en portant un chandail, peut-on réduire sa consommation d’eau en limitant le temps de sa douche par exemple? Penser à éteindre les lumières des pièces inoccupées, trier adéquatement ses déchets, réduire l’usage de plastique qui se recycle mal. Rappeler ces gestes simples et valoriser les initiatives peut contribuer efficacement à la lutte aux changements climatiques tout en renforçant le sentiment collectif.
La gestion de l’immeuble est également porteuse d’économies d’énergie : isolation, installation de chauffage centralisé et électrique, extinction automatique des lumières, système de ventilation performante et utilisation de matériaux écologiques sont autant de pratiques qui permettront d’augmenter l’efficacité énergétique du bâtiment. Ces exemples ne reposent pas forcément sur des rénovations lourdes de l’immeuble mais s’intègrent aussi dans l’entretien courant. L’intégration de la performance environnementale de l’immeuble dans une planification à long terme est vivement recommandée. Ces pratiques contribuent également à la qualité des immeubles, au bénéfice de la santé des locataires.
Les espaces verts
La gestion des espaces verts est elle aussi une source d’inspiration : saviez-vous qu’une pelouse plus longue favorisait la biodiversité : elle permet aux fleurs sauvages de nourrir les abeilles, aux petits rongeurs de s’y cacher? Moins tondre sa pelouse c’est protéger la nature, économiser de l’essence et du temps ! Encourager la vie collective en réservant aux locataires un espace pour développer un potager permet de sensibiliser à la nature, aux saisons, à la gestion de l’eau tout en procurant le plaisir de savourer ses propres récoltes.
Par tous ces gestes, c’est l’engagement de chacun qui contribuera aux résultats espérés en matière de réduction de l’empreinte environnementale. Les OSBL d’habitation peuvent matérialiser cet engagement en se dotant d’une politique environnementale, qui augmentera leur visibilité en la matière.
Certaines initiatives en faveur de l’environnement peuvent avoir un coût (matériaux et produits d’entretien non toxiques, rénovations écologiques…) et dans un milieu où les ressources sont contraintes cela peut être un frein. Mais la plupart des pratiques évoquées dans ce texte sont au contraire sources d’économies (énergie, eau, dépenses évitées). Pour les dépenses, de nombreuses initiatives permettent d’accompagner la transition écologique : portées par les municipalités, les ministères et les fournisseurs d’énergie, elles soutiennent la transition écologique nécessaire pour protéger notre planète et par là, les générations futures.
Laure Maillard
Conseillère en gestion d’OSBL
d’habitation – RQOH
l.maillard@rqoh.com