Les effets négatifs de la crise du logement abordable sur l’économie

Plus de 300 000 ménages sont à risque d’éviction alors que le financement fédéral tire à sa fin.

(Le 30 avril 2015, Winnipeg, MB) Aujourd’hui, l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU) a procédé au lancement de sa campagne pré-électorale nationale, alors que son Colloque annuel sur le logement et l’itinérance bat son plein à Winnipeg. L’ACHRU appelle maintenant tous les électeurs canadiens à faire du logement un des enjeux centraux de l’élection fédérale à l’automne afin d’éviter, au cours des prochaines années, une aggravation des effets dévastateurs liés au désinvestissement dans ce domaine.

“Si le Canada essaie réellement de mettre un terme à l’itinérance, pourquoi alors couper le financement à plus de 300 000 ménages dans le besoin?”, s’interroge la présidente de l’ACHRU, Brigitte Witkowski.  “Pour l’instant, les communautés parviennent à maintenir les locataires les plus vulnérables à domicile avec des modes de fonctionnement innovateurs et en trouvant de nouvelles sources de subvention, mais des solutions locales ne peuvent pallier au financement défaillant du gouvernement canadien, qui met près d’un million de canadiens à risque d’une éviction économique et même d’itinérance.”

Afin de promouvoir son message et de lui garantir une large diffusion, l’ACHRU a aussi rendu publique une vidéo de deux minutes qui explique simplement l’état du logement social au Canada – un enjeu souvent complexe à saisir à cause de nombreux programmes et niveaux de gouvernement impliqués dans son financement et ses opérations.
Lisez notre dépliant Un toit pour tous.

“Tout est en place pour une crise parfaite”, dit Witkowski. “Le financement fédéral arrive à échéance, les villes sont de moins en moins abordables et les Canadiens à faible revenu, d’un océan à l’autre, sont placés sur des listes d’attente durant de nombreuses années avant d’avoir accès à du logement social. Pour couronner le tout, le parc actuel de logement social a un urgent besoin de réparations et de rénovations majeures.”

Les investissements en logement, via les conventions d’exploitation, sont appelés à diminuer graduellement, passant de 1,6 milliards de dollars en 2015 à 0 dollar en 2040, ce qui mettra 365 000 ménages canadiens à risque d’une éviction économique et possiblement d’itinérance, selon un récent rapport de l’ACHRU. Le gouvernement fédéral a déjà fourni à cette fin jusqu’à 2 milliards de dollars annuellement.

L’ACHRU et ses organisations membres à travers le pays, qui abritent et logent des dizaines de milliers de Canadiens, appellent le gouvernement fédéral à réinvestir dans le logement social en construisant de nouvelles et indispensables unités, en renouvelant les infrastructures existantes, et en garantissant aux individus l’aide et le loyer dont ils ont besoin pour rester logés.

Selon la SCHL, 12,5% des familles canadiennes ont des “besoins impérieux de logement”, ce qui signifie qu’elles dépensent en moyenne la moitié de leurs revenus après impôts sur leur logement – un seuil bien au-delà du niveau recommandé de 30% – ce qui rend difficile d’assurer la subsistance aux autres besoins essentiels, comme se nourrir sainement, se vêtir, se déplacer et envers des prescriptions médicales.

“Lorsque les contribuables constatent l’augmentation exponentielle de la facture du système pénal, des soins de santé et de l’hébergement associés au manque de logement abordable, et lorsque des dizaines de milliers d’enfants et d’adultes canadiens à faible revenu ne sont pas en mesure de s’épanouir à cause de la situation de logement précaire, parfois même dangereuse, à laquelle ils sont contraints, il devient indubitable que nous en payons collectivement tous les frais”, a fait valoir Witkowski.


 

Un petit explicatif des enjeux liés au logement social pour la campagne fédérale de 2015. À lire, étudier, débattre et remettre à tous les représentants fédéraux d’ici les élections d’octobre 2015.

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