31 décembre 2016
Cent, c’est le nombre de rencontres, débats, réunions et représentations que le RQOH a faits cet automne pour donner à entendre la voix des OSBL d’habitation aux élus qui s’étaient mis en mode « consultation ». Les autorités en place à Québec et à Ottawa nous ont demandé « Comment faire pour régler le problème du logement ? », « Comment réduire la pauvreté ? », « Quel est le secret des villes où il fait bon vivre ? », « Comment s’assurer que nos aînés puissent vieillir dans la dignité ? »
Aux ministres, aux députés, aux conseillers politiques, aux fonctionnaires, le RQOH a répondu de manière claire : « Le logement est un droit et, si on considère la chose sous cet angle, on constate vite que l’habitation communautaire est un ingrédient essentiel de la recette qui répond à ces questions ».
Passer de la consultation à l’action
Maintenant que les consultations ont eu lieu et que nous y avons participé de bonne foi, il revient aux élus de prendre les décisions qui s’imposent.
Le RQOH propose une liste de stratégies gagnantes pour corriger rapidement et de manière pérenne les problèmes de logement. Les municipalités, les groupes communautaires, les chercheurs universitaires ont fait de même et, si certains détails varient, il y a un consensus clair : il faut plus de logements communautaires, car l’habitation est d’abord une question de droits humains et, conséquemment, requiert une intervention gouvernementale structurante plutôt que le laissez-faire des lois du marché.
À Québec, le gouvernement vient de « découvrir » un surplus de près de 2 milliards $. À Ottawa, on annonce la création d’une banque des infrastructures dotée d’un budget de dizaines de milliards $. Bref, l’argent ne manque pas. Reste maintenant à savoir si nos gouvernements prendront les décisions qui s’imposent pour corriger les scandales que sont l’itinérance, les logements insalubres ou hors de prix, l’isolement des aînés, etc.
Nous ne voulons pas d’un marché de dupes
Ce que l’on craint probablement le plus à cette étape, c’est de faire l’objet d’un marché de dupes. Des expériences concrètes et récentes justifient ces inquiétudes. En effet, la Politique gouvernementale de prévention en santé, la Politique nationale de lutte à l’itinérance et la Politique gouvernementale sur l’action communautaire, aussi excellentes soient-elles sur papier, nous ont toutes laissé un goût fort amer.
Ces politiques sont l’aboutissement de démarches de grande envergure dans lesquelles l’ensemble des acteurs concernés ont contribué honnêtement. Elles témoignent des connaissances les plus éclairées et de larges consensus sur la marche à suivre pour améliorer la société et, en particulier, soulager le sort des plus vulnérables. Les gouvernements les ont adoptées en grande pompe, mais les moyens concrets pour les mettre en œuvre font systématiquement défaut. Au bout du compte, les victimes principales de ce stratagème (qu’il soit conscient ou non) finissent toujours par être ceux et celles qu’on prétendait aider puisque leur situation ne s’améliore pas malgré qu’on leur ait fait miroiter le contraire.
Est-ce que les consultations québécoises et canadiennes en logement aboutiront à des résultats aussi décevants ? Nous souhaitons sincèrement que non, autrement le scepticisme et le désenchantement s’ajouteront à l’exclusion et à la pauvreté qui gangrènent déjà dangereusement notre société.