1 octobre 2021

Cueillette de données sur les caractéristiques économiques des OSBL d’habitation

L’enquête menée par le RQOH concernant les caractéristiques financières des OSBL d’habitation va bon train. La cueillette de données étant terminée, nous nous attelons depuis quelques temps à effectuer l’analyse des résultats de la recherche. Ceux-ci seront dévoilés publiquement en marge de l’assemblée générale annuelle du RQOH le 27 octobre 2021. D’ici-là, nous tenons à vous proposer quelques résultats préliminaires de l’enquête en guise d’amuse-gueule.

Listes d’attente

Nous avons observé une diminution générale de la taille des listes d’attente pour les logements. En effet, pour l’année 2021, 82 % des OSBL ayant déclaré avoir une liste d’attente attestent que le nombre de personnes y figurant a stagné ou diminué. Cela représente une diminution de 4 % par rapport à la période couvrant les 5 années précédentes (86 %).

Cette fluctuation est probablement attribuable au contexte pandémique, qui a plus fortement ébranlé les OSBL desservant une population aînée. En effet, ceux-ci sont 24 % à avoir déclaré une diminution de la taille de leur liste d’attente pour 2021 (par rapport à 16 % pour les 5 dernières années).

Malgré ces transformations dans la taille des listes d’attente, la demande de logements sociaux reste très élevée. En effet, le temps moyen d’attente pour accéder à un logement permanent est estimé à 26 mois, soit plus de deux ans; et 81,6 % des organismes ayant une liste d’attente déclarent que le temps moyen sur celle-ci dépasse 12 mois.

Taux d’inoccupation

Les taux d’inoccupation régionaux représentent eux-aussi une manière intéressante de se pencher sur l’adéquation de l’offre de logement social avec la demande. Un taux élevé ne signifie pas forcément que la demande est basse, mais peut aussi être le corollaire d’une offre trop limitée de logements subventionnés pour les locataires à faible revenu pour lesquels les loyers avant subvention restent souvent trop élevés.

Cette hypothèse est soutenue par le tableau ci-dessous, qui fait part du taux d’inoccupation en fonction des organismes conventionnaires. Les loyers non-subventionnés du parc fédéral (SCHL) sont généralement moins élevés que ceux du parc provincial (SHQ). Cette différence au niveau des loyers moyens s’accompagne ici d’un taux d’inoccupation presque deux fois plus petit (2,5 % par rapport à 4,5 %).

Ces taux d’inoccupation sont aussi bien entendu corrélés à la rentabilité des OSBL. En l’occurrence, on observe une différence de près de 2,3 % entre les organismes ayant enregistré des surplus et les organismes déficitaires. Si l’hypothèse du coût des loyers tient la route, il apparaîtra alors nécessaire de faciliter l’accès aux programmes de subvention au loyer afin de favoriser la bonne santé financière des OSBL, et de permettre une offre de logement qui s’arrime aux besoins réels de la communauté.

Toutes ces données, ainsi qu’une multitude d’autres informations essentielles à la compréhension des enjeux financiers des OSBL-H, seront abordées à la rencontre du 27 octobre.

Au plaisir de vous y croiser !

Isaïe Nicolas Dubois Sénéchal
Agent de recherche – RQOH