3 décembre 2019

De premières données de l’Enquête canadienne sur le logement

Statistique Canada a récemment dévoilé les premiers résultats de l’Enquête canadienne sur le logement (ECL) 2018.  On y apprend des choses importantes sur les listes d’attente pour obtenir un logement social et sur le surpeuplement des logements au Canada.

Donnée intéressante, plus d’un demi-million de ménages canadiens vivent dans un logement social abordable : 13,5 % des ménages canadiens (628 700 ménages) vivaient dans un logement social abordable en 2018. Au Québec, cela représente 10,2 % des ménages, contre 75 % au Nunavut et 38 % dans les Territoires du Nord-Ouest.

Il y a eu une forte augmentation du prix des logements dans les grands centres urbains tels que Vancouver et Toronto malgré l’imposition des taxes de la part des gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Ontario en 2016-2017 visant à contrer la spéculation immobilière. D’un autre côté, à Calgary et à Edmonton, le prix des logements a connu une diminution après la baisse du prix du pétrole en 2014, tandis qu’à Montréal, la tendance à la hausse continue.

Menée dans 10 provinces et 3 territoires, cette enquête commanditée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) était composée d’un échantillon de 126 465 ménages dont 24 393 correspondaient à des logements sociaux abordables (LSA). L’objectif principal de cette enquête est de savoir si les ménages canadiens ont accès à un logement répondant à leurs besoins et abordable. Pour y arriver, les questions posées cherchaient à déterminer le niveau de satisfaction de chaque ménage vis-à-vis leur logement, connaître le profil des nouveaux accédants à la propriété, le niveau d’accessibilité dû au coût des logements et à obtenir de l’information sur les ménages habitant un logement répondant à leurs besoins et à leurs possibilités financières.

Les résultats obtenus dans cette enquête viennent combler des lacunes importantes dans les données portant sur le logement au Canada et nous permettent de mieux établir un tableau plus détaillé de cette réalité au pays.

Plus d’un quart de million de ménages canadiens déclarent qu’au moins un membre de leur ménage se trouve sur une liste d’attente pour un logement social et abordable. Il existe une demande pour les logements sociaux et abordables. En moyenne 1,9 % ou 283 800 ménages au Canada disent compter avec au moins un de leurs membres sur une liste d’attente pour accéder à un logement social. Il faut considérer également qu’en 2018 deux tiers (61,2 %) de ces ménages figuraient sur une liste d’attente depuis au moins deux ans. De plus, un cinquième de ces ménages figurant sur une liste d’attente habitent déjà dans un logement social.

Près d’un dixième des ménages locataires déclarent vivre dans un logement dont la taille est non convenable et près d’un dixième déclarent vivre dans un logement dont la qualité est inadéquate : 9,5 % des ménages locataires disent habiter un logement non convenable pour la taille de leur famille. À l’échelle des grandes agglomérations canadiennes, le pourcentage de familles éprouvant ce problème voit son plus haut point à Toronto avec 10,8 %, tandis qu’à Québec, on constate 3,5 %.

D’un autre côté, 8,5 % des ménages locataires vivent dans un logement nécessitant des réparations majeures. À l’échelle des grandes villes canadiennes, c’est à Montréal où l’on voit le plus haut pourcentage des ménages habitant dans un logement ayant besoin de réparations majeures, tandis qu’à Calgary le pourcentage de ces ménages est de 4,4 %. Ce phénomène est dû, explique-t-on, à l’ancienneté de la ville et de son parc immobilier.

Il faut souligner qu’un peu plus tard cette année, la SCHL compte publier des données provenant de l’enquête sur le logement social et abordable – immeubles locatifs (ELSA-IL) menée également en 2018.