Si 2016 et 2017 ont été des années de consultations et de débats, 2018 doit être l’année des réalisations. Tant à Ottawa qu’à Québec, nous avons transmis nos propositions, nos analyses, nos commentaires, nos critiques et nos suggestions. Il est temps, à quelques mois du déclenchement des élections québécoises, et franchie la mi-mandat au fédéral, de passer de la parole aux actes.
Dans les deux capitales, l’échéancier du budget annuel est annoncé comme étant aussi celui du lancement des nouveaux programmes. De Québec, nous attendons d’AccèsLogis 2.0 qu’il prévoit une série de mesures garantissant la pérennité des investissements faits conjointement par l’État, les communautés locales et les locataires : bilan de santé des immeubles, mutualisation des réserves, programme de formation, fonds de stabilisation, gestion des suppléments au loyer par le mouvement OSBL, accès à l’équité des immeubles, fiducie du logement communautaire, etc.
À Ottawa, le cabinet du ministre Duclos et la SCHL répètent que plusieurs des programmes esquissés dans la Stratégie sur le logement seront opérationnels le 1er avril 2018. Nous sommes plus que disposés à travailler avec eux pour que ce soit possible, mais nous sommes extrêmement craintifs que, dans la précipitation, la SCHL décide d’imposer des mesures « mur à mur » qui ignoreraient les caractéristiques et les forces du logement communautaire québécois. Cela va des interventions en développement à la lutte à l’itinérance en passant par l’ensemble des structures associatives d’entraide et de soutien dont nous nous sommes dotés au fils des ans.
Bref, notre mouvement doit continuer à agir avec énergie pour se faire entendre. À cet égard, nous disposons de deux atouts, deux éléments reposant sur nos propres forces.
Du 16 au 18 avril, ce sera le colloque biennal du RQOH. Moment privilégié de formation, de réseautage et de représentation, le colloque est aussi une source d’inspiration pour les gestionnaires, les administrateurs, les bénévoles et les intervenants en logement communautaire. Cette année, la formule devient audacieuse, elle prend de l’ampleur en s’allongeant d’une journée et surtout en élargissant les champs couverts. Ainsi, des débats, des formations et des échanges sur des sujets comme l’alimentation en OSBL-H pour ainés, le droit au logement ou encore la gestion des ressources humaines, s’ajoutent aux sujets plus traditionnels (mais toujours pertinents) comme le soutien communautaire ou l’entretien préventif des immeubles.
L’autre grand chantier qui nous attend durera, lui, toute l’année 2018. Nous entamerons une démarche de (re)définition de l’identité du mouvement. L’étiquette « OSBL-H », bien qu’utilisée depuis des décennies, n’est pas reprise par la majorité des composantes de notre mouvement. Il n’est pas question ici de changer l’action des groupes, mais bien de trouver l’appellation qui fera en sorte que la population québécoise puisse connaître et intégrer, dans son vocabulaire habituel, ce que nous sommes et ce que nous accomplissons. Les grands et petits miracles que nous réalisons quotidiennement méritent d’être connus et reconnus par tout le monde!