À l’occasion des séances d’interpellation virtuelles organisées dans le cadre des travaux de l’Assemblée nationale, les ministres Laforest et McCann ont été interrogées, jeudi et vendredi respectivement, à propos de l’absence de soutien aux OSBL d’habitation, particulièrement ceux qui desservent une clientèle aînée.
Jeudi après-midi, la députée d’Anjou–Louis-Riel et porte-parole de l’opposition officielle, Lise Thériault, a questionné la ministre Laforest sur l’iniquité que subissent les OSBL d’habitation. Vous pouvez visionner cet échange ici : https://rqoh.com/wp-content/uploads/2020/05/Interpellation_Andree-Laforest_30042020.mp4. Comme vous pourrez le constater, la ministre est tout bonnement passée à côté de la question. Voici une transcription de cet échange, faite par nos soins :
Mme Thériault : Vous avez annoncé, vous l’avez dit, des mesures pour les HLM. On sait que les HLM, on parle de 35 000 ménages ou unités; par contre, vous avez mis de côté tout le volet des OBNL en habitation. Il y a beaucoup d’AccèsLogis, beaucoup d’organismes à but non lucratif où il y a également des personnes âgées, où il y a également des personnes qui sont démunies, qui ne sont pas nécessairement en bonne santé, beaucoup de personnes qui ont besoin d’aide. Et ce que je peux constater, malheureusement, c’est qu’on a fait des mesures pour les HLM, que ce soit au niveau des mesures sanitaires, au niveau des baux qu’on a renouvelés; on l’a fait là, mais on ne le fait pas pour les OBNL alors que la problématique, elle est identique, sauf qu’on n’a pas la chance de vivre dans un HLM. Donc évidemment, on est en droit de demander pourquoi on n’a pas fait la même chose avec les organismes à but non lucratif en habitation. Et vous allez me permettre de dire qu’il y a eu un sondage qui a été fait dernièrement par la Fédération des habitations à loyer modique, où on parlait du fait qu’il y avait près de 31% des HLM qui n’ont pas installé, n’ont pas suivi les recommandations du docteur Arruda, d’installer des choses pour pouvoir se laver les mains. Juste à Montréal et Québec, c’est la moitié des HLM. Comment la ministre va-t-elle s’y prendre pour faire en sorte que les règles données par monsieur Arruda, tel que mentionnées dans sa lettre du 27 avril, fassent en sorte de mieux protéger nos gens, et est-ce qu’on va voir un peu d’équité, aussi, par rapport aux OBNL en habitation? On a payé, on va rembourser les frais de sécurité dans les résidences pour personnes âgées, on va rembourser les frais pour toutes les mesures sanitaires; on le fait pour les HLM, mais pas pour les OBNL : il me semble qu’il y a une iniquité et je suis convaincue que mes collègues pourront certainement continuer sur le sujet des OBNL en habitation.
Mme Laforest : Oui, alors la question des HLM : vous en parlez, évidemment, puis on a travaillé avec monsieur Pilon, vous êtes tout à fait au courant. On travaille avec les associations également; les associations, on a travaillé à toutes les semaines, on se parlait. Écoutez, la situation des personnes aînées dans les HLM, on commence déjà avec les gens de 55 ans et plus. Évidemment, tout de suite avec la Société d’habitation du Québec, on a eu, on a décidé de prendre des mesures. La SHQ a fait des appels, il y a 75 employés de la SHQ à temps plein qui faisaient des appels dans les HLM pour voir si ça se passait bien. Les gens travaillaient dans les offices d’habitation; les offices d’habitation, maintenant, c’était un avantage, parce qu’on travaille avec les municipalités; les gens avaient des employés du secteur municipal qui allaient travailler, faire de la vigilance dans les HLM. Il y a plusieurs, même, HLM, dont les gens cognaient aux portes pour voir si tout se passait bien. Parfois même, apparemment, on se faisait dire “laissez-nous tranquille, ça se passe très bien”. Les HLM, c’est des logements isolés, c’est indépendant, faut faire attention. Maintenant, les mesures qu’on a mis dans les HLM, oui, des distributeurs de produits sanitaires; maintenant, je suis honnête, on en a manqué à cause de la situation du COVID, il y en a manqué. Même, les offices d’habitation prennent d’autres mesures. Si je regarde à Montréal, à Montréal par exemple, c’est là qu’on vit, malheureusement, la situation du COVID; c’est incroyable qu’est-ce que la municipalité a fait parce que tout de suite, Montréal a déployé 100 employés pour aller dans les HLM, ce qui est très considérable. Les mesures sanitaires, oui, on a déployé des mesures sanitaires; on a fait de la vigilance et de la surveillance pour l’accès aux portes, les entrées, les sorties pour contrôler qui entrait, qui sortait. Je ne peux pas vous cacher qu’il y a même des appareils qui ont été mis au mur dans les HLM, il y a des appareils qui ont été enlevés. On travaille dans le meilleur des mondes, si je peux dire, mais au niveau de la gestion, si je peux dire, vous êtes à Montréal, vous voyez c’est quoi, je veux saluer tout ce que la Ville de Montréal a fait et même, dans toutes les régions, j’ai vu les offices d’habitation, les députés téléphonaient les maires pour dire aux maires d’être vigilants avec la situation des HLM. Puis nos aînés dans les HLM, en tout cas, ce qu’on me dit à pareille date aujourd’hui, ça s’est très très bien passé, ils sont sécurisés; mais oui, dans la mesure où on a assez de produits désinfectants, on va en installer dans tous les HLM et même la commande est faite, là, avec madame Anne Demers qui travaille pour les HLM. Alors on travaille tous en équipe, on met les mesures, on met tout ce qu’on peut en place, puis dès le début, les appels se font, on ne fait pas juste des appels de courtoisie, on demande si la santé va bien, si les gens sont corrects et on travaille avec le ministère de la Santé, faut jamais oublier ça.
Le lendemain, c’était au tour de la porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, la députée de Fabre Monique Sauvé, de questionner la ministre de la Santé et des Services sociaux, en l’absence de sa vis-à-vis Marguerite Blais : https://rqoh.com/wp-content/uploads/2020/05/Interpellation_Danielle-McCann_01052020.mp4.
Voici la transcription non officielle de cet échange, tel qu’il apparaît sur le site Web de l’Assemblée nationale :
Mme Sauvé : […] En terminant, j’aurais deux demandes à formuler à la ministre. Alors, j’y vais un peu en bloc si vous me le permettez. Tout d’abord, j’aimerais qu’il y ait une directive très claire pour rassurer les aînés autonomes qui sont chez eux, qui sont dans leur logement et qui ont peur de faire à du service à domicile, les EESAD, donc les préposés aides à domicile. Il faudrait les rassurer, faire en sorte de leur dire que ça se fait de façon très sécuritaire et qu’ils peuvent avoir recours à ces services très importants. Donc, une première directive que je souhaiterais. Et la deuxième, je souhaite vraiment qu’on puisse inclure les OBNL d’habitation où il y a 12 000 aînés à travers le Québec. Je sais qu’il y a une rencontre avec la ministre responsable des Aînés, la semaine prochaine, et le réseau des OBNL. Est-ce que, finalement, on pourra leur donner accès au fonds d’urgence du 133 millions? Alors, c’est deux demandes que je formule à la ministre. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal) : 1 min 30 s, Mme la ministre, pour répondre.
Mme McCann : Bien, pour les ESSAD, je comprends qu’au début de la pandémie, nous avons diminué les services des ESSAD parce que c’est de l’aide domestique et, dans certains cas, c’était peut-être moins essentiel qu’effectivement des soins cliniques, bien entendu. Mais, on va examiner la question. On a demandé aux ESSAD de venir nous aider dans les CHSLD. Mais, vous savez, M. le Président, le maintien à domicile, c’est un secteur très, très prioritaire, garder les gens à la maison et qu’ils aient tous les soins. Alors, on va se pencher là-dessus. Je vais…
Mme McCann : …on va examiner la question. On a demandé aux ESSAD de venir nous aider dans les CHSLD. Mais vous savez, M. le Président, le maintien à domicile, c’est un secteur très, très prioritaire, garder les gens à la maison et qu’ils aient tous les soins. Alors, on va se pencher là-dessus. Je vais… c’est ce que je peux dire à la députée de Fabre et on va regarder ce qu’on peut faire.
Pour ce qui est du financement, le fonds d’urgence pour les OBNL, c’est sûr que je vais laisser mes collègues, Mme la ministre responsable des Aînés traiter de la question pour vraiment faire le tour et bien, bien, cibler le financement avec les partenaires. Puis j’en profite pour vous dire qu’on a financé beaucoup des organismes communautaires. C’était nécessaire, ils ont un rôle primordial. On a donné 20 millions aux organismes communautaires dès le début de la pandémie et on a financé également 2 millions pour les banques alimentaires. Alors ça a été vraiment des financements nécessaires et qu’on continue de financer la dépendance également, 3 millions…