À l’occasion du 8 mars, le RQOH est heureux de célébrer les avancées des femmes et de mettre en lumière les luttes qu’elles ont encore à mener pour leur pleine émancipation. Le domaine du logement est l’un de ceux où des femmes se sont illustrées par leur engagement et leur solidarité en menant des projets concrets pour combattre la pauvreté et la violence qu’elles subissent et améliorer considérablement leurs conditions de vie.
Le logement, surtout en cette période de confinement prolongé, c’est aussi ce lieu où peut se manifester la violence conjugale ou se vivre la détresse de l’isolement… Notons également que l’accès à un logement digne et sécuritaire est souvent rendu plus difficile lorsque l’on se situe à l’intersection de plusieurs oppressions, comme les femmes autochtones, les femmes racisées, les femmes en situation de handicap ou les femmes issues de la diversité sexuelle.
Le RQOH considère l’avancement de la cause du logement social et communautaire comme étant intimement lié au combat contre les inégalités profondes de notre société, inégalités qui touchent encore plus durement les femmes. Aussi le thème choisi pour le 8 mars 2021, « Écoutons les femmes », qui vise mettre de l’avant des mesures concrètes pour combattre la pauvreté et la violence que les femmes subissent, résonne-t-il d’un ton particulier au sein de notre réseau.
Cette année, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a réalisé une brochure intitulée Femmes, inégalités et pauvreté, qui veut mettre en lumière la pauvreté et les inégalités vécues par les femmes au Québec. Illustrée par Mathilde Cinq-Mars, elle présente les données les plus récentes sur les inégalités économiques et salariales, la conciliation famille-travail, le logement, l’itinérance et bien d’autres enjeux.
La page « logement » est joliment présentée et expose des données révélatrices :
Il y a à peine quelques semaines, dans le cadre des consultations prébudgétaires à Québec, le RQOH a déposé un mémoire auprès du ministère des Finances dans lequel il manifestait son inquiétude de voir que quelque 106 unités de logement projetées par des membres de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale étaient toujours en attente d’approbation après plus de 18 mois.
Certains de ces projets proviennent de régions où il n’y a actuellement aucune offre de logements de transition pour ces personnes. L’augmentation du nombre d’unités locatives de ce réseau est pourtant l’une des actions prévues dans le Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale 2018-2023. L’Alliance rappelle que le
Québec présente un déficit majeur de places d’hébergement par rapport aux autres provinces. Elle se dit aussi préoccupée par le manque de logements sociaux permanents pour ces femmes, au terme de leur séjour en logement de transition.
Pour surmonter ces problèmes, le gouvernement du Québec doit réserver et attribuer dès maintenant les 106 unités projetées par les membres de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale et, plus globalement, relancer la construction du logement social et communautaire par le biais d’un financement adéquat du programme AccèsLogis.
Pour en savoir davantage sur les engagements du RQOH en faveur des droits des femmes, lire l’article qui vient de paraître dans le bulletin Le Réseau no 60 (hiver 2021) : « Ensemble, bâtissons des espaces libres de toutes formes de violences ».
L’illustration en tête d’article est à mettre au crédit du Collectif 8 mars, à Molotov Communications et à l’illustratrice Valaska.