L’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU) a répondu à l’appel à contributions du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) de la Chambre des communes concernant la financiarisation du logement.

Le directeur général de l’organisme, Ray Sullivan, représentait l’ACHRU devant le Comité, le 6 juin dernier.

Comme d’autres acteurs du secteur du logement, l’ACHRU et ses membres constatent que la vie devient de plus en plus inabordable pour les Canadiens. Plusieurs ne bénéficient pas d’un traitement équitable ou n’ont pas accès à des services de qualité.

Selon l’ACHRU, l’un des principaux moteurs de cette situation est la financiarisation du logement. Les professionnels du logement et les universitaires s’entendent pour dire que la financiarisation est une menace importante à l’accessibilité au logement.

Les stratégies pour contrer le phénomène de financiarisation pourraient contribuer à résoudre la crise du logement, mais aussi d’améliorer les conditions de vie de la population.

Définition de la financiarisation

Nous pourrions définir la financiarisation du logement comme l’érosion du parc de logements abordables du marché privé causée par le traitement du logement comme une marchandise financière. Elle est caractérisée par l’augmentation rapide des loyers, dans le but d’accroître la valeur de l’actif immobilier. On assiste ainsi au déplacement des locataires de longue durée et à l’augmentation rapide du prix des loyers.

Cette tendance continue de s’aggraver et nécessite une réponse coordonnée pour garantir que les personnes vulnérables puissent être logées convenablement.

Recommandations de l’ACHRU

Ainsi, l’ACHRU recommande au Comité HUMA que le gouvernement travaille en partenariat avec le secteur du logement communautaire pour élaborer conjointement un programme national de préservation des logements locatifs afin d’aider les fournisseurs de logements communautaires à acquérir des propriétés locatives existantes et à préserver la réelle abordabilité des logis.

Les logements sociaux ou abordables offrent plus de stabilité et de sécurité aux individus et pourraient rééquilibrer le marché. Ray Sullivan a ainsi insisté sur l’importance d’appuyer les développeurs de logements sociaux et communautaires afin de leur permettre d’acquérir et de construire des biens immobiliers qu’ils placeraient à l’abri de la spéculation.

L’organisme plaide aussi pour que le gouvernement demande à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) de réviser les programmes existants de la Stratégie nationale sur le logement afin de faire de l’acquisition et de la préservation des logements locatifs une activité admissible.

En ce sens, elle recommande la mise sur pied d’un programme d’acquisition de propriétés et de préservation des logements locatifs, qui freinerait la disparition de logements abordables du marché locatif.

L’ACHRU souhaite que le gouvernement travaille avec le secteur du logement communautaire pour freiner la financiarisation du logement en concevant un crédit d’impôt pour inciter le secteur privé à investir dans des projets de logement abordable.

Sources : 

Submission to the House of Commons Standing Committee on Human Resources, Skills and Social Development and the Status of Persons with Disabilities (HUMA) on the Financialization of Housing, ACHRU

Réunion du Comité HUMA (72)