« Pas dans ma cour »
L’opposition des habitant·es a parfois raison des solutions imaginées par les communautés et les autorités. Dans la métropole, où l’itinérance connaît une croissance marquée, un refuge pour personnes en situation d’itinérance en voie de se concrétiser ne verra finalement pas le jour. Des résident·es de Ahuntsic-Cartierville s’y sont opposés, en raison de la proximité d’un centre de la petite enfance (CPE). La mairesse de Montréal a par ailleurs annoncé des consultations publiques sur la cohabitation avec des refuges dans différents quartiers de la ville.
Injustices sociale et environnementale
En plus d’être dépourvues de plusieurs droits civiques comme l’expression de leur droit de vote, les personnes en situation d’itinérance sont victimes d’injustice environnementale, puisque davantage exposées aux effets des changements climatiques.
Par temps de canicule, les organismes qui assurent les services de proximité avec la population itinérante sont préoccupés par l’exposition de celles-ci à la chaleur. Bien que résilientes, les personnes peinent à s’adapter à ces bouleversements, comme l’exposait l’Observatoire des inégalités dans un récent rapport.
Délais intenables
Les acteurs du milieu sont unanimes : la construction de logement social et communautaire ne suit pas la cadence nécessaire pour rétablir l’équilibre du marché locatif et permettre aux personnes fragilisées de se loger convenablement. Rappelons qu’il faudrait atteindre 20 % de logements sociaux et communautaires pour espérer une certaine abordabilité.
Depuis son lancement en juin 2022, seuls six logements financés par le Programme d’habitation abordable Québec ont été livrés. Les porteurs de projets retenus décrivent un « parcours du combattant » pour obtenir le financement et les délais serrés dans lesquels le chantier doit être mis en branle, sous peine que la somme allouée soit versée au suivant.