21 juin 2021
« Tous les membres des Premières Nations vivant dans leur communauté ou à l’extérieur de celle-ci ont droit à un abri et doivent avoir la possibilité d’accéder à un logement sûr, sécuritaire, adéquat et abordable », énonce la déclaration de l’Assemblée des Premières Nations du Canada.
Le gouvernement d’Ottawa a bel et bien pris acte de ce droit depuis au moins novembre 2017, du moins en paroles alors qu’il s’engageait « à élaborer conjointement avec les Premières Nations, les Inuits et la Nation des Métis » une stratégie pour les autochtones, par les autochtones. Les résultats, pourtant, se font attendre.
En février 2021, un rapport du directeur parlementaire du budget (DPB) a révélé qu’environ 20 % des ménages autochtones résidant dans le nord du Canada vivent dans des logements inabordables ou inadaptés et que quelque 124 000 ménages autochtones ont des besoins impérieux et urgents en termes de logement.
Il y a moins d’un mois, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) de la Chambre des communes publiait un rapport sur le logement des Autochtones en milieux urbains, ruraux et nordiques, prenait acte d’une situation bloquée et revenait à la charge avec une série de recommandations : financement réservé au logement autochtone, création d’un centre du logement destiné aux Autochtones, meilleure collecte de données, soutien à des services globaux adaptés à la culture autochtone, etc.
Le RQOH croit que le gouvernement fédéral doit les adopter rapidement et commencer à travailler avec le Caucus autochtone de l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU) à les mettre en œuvre. Le Caucus autochtone de l’ACHRU a présenté un plan détaillé pour lutter contre l’itinérance chez les Autochtones et améliorer leurs conditions de logement. Ses appels ont été largement ignorés.
À un mois de la confirmation par la nation Tk’emlúps te Secwépemc de la découverte de 215 enfants enterrés à l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops, et alors qu’à chaque semaine depuis on annonce de nouvelles fouilles un peu partout au Canada, le gouvernement d’Ottawa doit prendre toutes les mesures pour réparer les immenses injustices commises à l’encontre des Autochtones de l’île de la Tortue et assumer ses responsabilités dans tous les domaines où son action peut faire la différence, ce qui inclut le logement digne et l’accès à l’eau courante pour tous et toutes.