Santé mentale et logement

5 juin 2024

Le logement a un impact sur la santé globale des individus

Après la sortie conjointe des 25 médecins dans le cadre de la campagne Le logement c’est la santé, menée par la FROHME, qui traçait une corrélation entre logement et santé, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a développé un cadre conceptuel sur le sujet.

Intitulé Logement et santé : développement d’un cadre conceptuel, le document a été publié le 21 mai dernier. Le cadre expose la relation entre les caractéristiques du logement et les expositions et les risques pour la santé. Il présente également, à la lumière de la littérature scientifique, les liens potentiels et reconnus entre le logement et la santé.

Le document révèle ainsi que les caractéristiques du logement ont une incidence directe, favorable ou non, sur la santé des individus et de la communauté.

Différentes caractéristiques du logement sont prises en compte, notamment la qualité, l’accès, l’abordabilité, la localisation et l’environnement résidentiel.

INSPQ

Selon ce cadre conceptuel, les caractéristiques du logement sont influencées par le contexte global (ex. contexte économique, dynamiques démographiques) et les caractéristiques des ménages.

La santé mentale compromise par le mal-logement

Selon le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale au Québec (RRASMQ), la crise du logement est la cause première de stress des patients en psychiatrie au Québec.

Aussi, dans une lettre ouverte parue le 7 mai dernier, le RRASMQ et le RCLALQ, appuyés de 300 organismes et individus, lançaient un véritable appel à l’aide au premier ministre Legault afin de minimiser les effets de la crise sur les locataires.

Cette communication l’implorait de décréter un moratoire sur les évictions pour agrandissement, subdivision et changement d’affectation. Nous savons aujourd’hui que cette demande a été entendue.

Les organismes réclamaient aussi que toutes les demandes de reprises soient analysées par le Tribunal administratif du logement (TAL).

Finalement, les deux regroupements souhaitent l’instauration d’un registre public obligatoire des loyers, un plafonnement de ceux-ci, de même qu’un programme de financement significatif et pérenne dédié au logement social et communautaire.

 

Idées noires

Le RRASMQ a lancé un coup de sonde auprès de ses membres et comités afin de prendre le pouls des locataires en difficulté.

Il ressort de l’enquête que « la colère, les idées noires et les sentiments dépressifs se conjuguent à une très grande peur de l’avenir ».

Le chef du service de psychiatrie d’un hôpital montréalais estime d’ailleurs qu’au sein des personnes suivies par son service, le logement est la principale source de stress en santé mentale.

Ainsi, en raison de l’inaction politique des dernières décennies, le milieu de la santé doit prendre en charge des individus dans un système d’urgence qui déborde déjà.

La Presse

Les ressources alternatives en santé mentale notent une hausse du stress, de l’anxiété, de la détresse, de l’insomnie, des pensées suicidaires et des pensées dépressives […].

Conclusion

Enfin, à l’instar du RRASMQ et du RCLALQ, de même que de plusieurs partenaires du milieu de l’habitation sociale et communautaire et des droits des locataires, nous réclamons la construction de 50 000 logements sociaux et communautaires au cours des cinq prochaines années.

Augmenter la part de logements à l’abri de la logique spéculative nous apparaît comme la solution de prédilection pour atténuer graduellement la crise, jusqu’à sa dissolution complète.