La mairesse de Montréal Valérie Plante, qui est également présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, signe dans des quotidiens montréalais une importante tribune dans laquelle elle invite le gouvernement du Québec « à réinvestir dans le programme AccèsLogis dès maintenant, afin d’éviter de créer un retard dans la construction de […] nouvelles unités de logement ».
Cette voix s’ajoute à de nombreuses autres dans le secteur des municipalités au Canada et au Québec, qui veulent placer « la construction de nouveaux logements sociaux […] au cœur de nos plans de relance économique », comme l’écrit Mme Plante. En avril déjà, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) tirait la sonnette d’alarme et demandait la création d’un fonds d’urgence et annonçait une nouvelle initiative financée par le gouvernement du Canada.
Dans son texte intitulé « L’habitation, un investissement qui rapporte », la mairesse de Montréal insiste sur le caractère structurel de la crise du logement dans la métropole, que la pandémie actuelle viendrait exacerber : « Les besoins en habitation sociale et abordable ne datent pas d’hier dans nos quartiers. »
L’angle choisi par Mme Plante est celui des avantages économiques. Le logement social est selon elle « un formidable moteur de développement », « une façon de relancer l’économie », un investissement « financièrement profitable pour un État » générant « d’importantes économies au sein des services publics ».
Adroitement, la mairesse de Montréal insiste sur la place qu’a occupée le logement social dans les politiques des gouvernements passés de Mme Marois et de M. Charest. On pourra lire en creux une critique des désinvestissements qui se sont succédé depuis, sous les gouvernements de M. Couillard et, aujourd’hui, de M. Legault. Rappelons que le gouvernement de la CAQ est le premier gouvernement de l’histoire récente du Québec à ne se donner aucune cible de construction de nouveaux logements sociaux, et ce, pour deux budgets consécutifs.
La lettre de Mme Plante se termine par un appel à la conclusion rapide d’une entente Québec-Canada sur l’habitation, dont le retard enraye la construction de nouvelles unités.