8 juin 2018

Le Parti québécois se positionne sur le logement social

Le RQOH suit de près l’évolution des engagements électoraux des partis politiques en vue du scrutin du 1er octobre. Dans le cadre de sa campagne « Je choisis le logement communautaire », il a pris connaissance de la plateforme du Parti québécois, laquelle reprend presque intégralement certaines revendications mises de l’avant par notre secteur lors de Blitz de l’habitation communautaire, en octobre 2017.

Dans l’introduction de la plateforme, il est dit qu’« un gouvernement du Parti Québécois haussera substantiellement le nombre de logements sociaux » avant de s’engager à lancer « une campagne de sensibilisation contre la discrimination dans le logement ». En matière de soutien à domicile, le PQ s’engage à « appuyer le déploiement de logements supervisés pour les personnes atteintes d’une maladie dégénérative : sclérose en plaques, Parkinson, dystrophie musculaire, SLA ». Il est possible que cet engagement soit directement inspiré des pratiques de certains OSBL d’habitation du comté de Rosemont, représenté par Jean-François Lisée, comme Habitations communautaires Loggia, Société Logique et Pélican.

Rappelons que la campagne « Je choisis le logement communautaire » est une vaste opération au cours de laquelle des OSBL locaux et leur fédération régionale tenteront de rencontrer, avant la tenue des élections générales du 1er octobre 2018, les candidats et les candidates des principaux partis de toutes les circonscriptions du Québec. Lors de ces rencontres, un portrait précis du logement communautaire du comté et un aperçu de la situation du logement au Québec seront transmis à la personne briguant les suffrages.

L’objectif de la campagne est de sensibiliser les candidats et les candidates aux difficultés rencontrées par les secteurs les plus vulnérables de la société pour se loger dignement et à un coût abordable. Ultimement, si les candidates et les candidats prenaient des engagements éclairés sur ces enjeux, cela favoriserait l’adoption de politiques plus favorables au logement social à la suite des prochaines élections.

Dans sa plateforme, le PQ semble prendre au sérieux les besoins criants de la population québécoise en ce qui a trait à l’habitation. La section sur le logement, qui est essentiellement consacrée au logement communautaire, reprend presque mot pour mot une revendication du RQOH, qui ne s’en plaint pas : « Construire un minimum de 3000 nouvelles unités de logement social par année, et s’assurer que les sommes de la stratégie fédérale du logement viennent s’ajouter à celles du Québec, afin d’atteindre 5000 nouvelles unités de logement social par année. »

D’autres engagements méritent d’être notés :

  • Indexer les coûts maximaux admissibles (CMA) pour les projets réalisés dans le cadre du programme AccèsLogis, [leurs niveaux trop bas faisant] peser un poids financier de plus en plus lourd sur les porteurs de projet et explique les retards, voire les annulations, de projets;
  • Mieux soutenir les familles en favorisant l’inclusion des grands logements dans les projets de logement social, en révisant les coûts maximaux admissibles (CMA) des projets de logement social, et en bonifiant le financement à l’unité pour les grands logements;
  • Permettre aux personnes aînées qui le souhaitent de rester plus longtemps dans leur logement ou dans leur maison en rétablissant l’aide à l’amélioration de l’habitat à son niveau de 2013-2014.

Le RQOH se réjouit du fait qu’un certain nombre de ses propositions les plus importantes figurent dans la plateforme électorale du PQ. En dépit de cette bonne note, il reste que le Parti québécois reste silencieux sur un certain nombre d’enjeux : la pérennité matérielle et financière des logements communautaires existants, la préservation de leur mission et le maintien des logements dans le domaine social; une refonte du crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés pour que l’aide globale accordée au maintien à domicile des aînés soit mieux ciblée et qu’elle permette au plus grand nombre de demeurer dans leur milieu de vie.

Une déception de taille demeure toutefois : le mot « itinérance » n’apparaît pas une seule fois dans le document de 52 pages (Un État fort au service des gens) constituant la plateforme électorale de 2018. Un oubli difficile à justifier… en 2018. À la vue de cela, il apparaît que le travail d’éducation entrepris par le RQOH et ses composantes est loin d’être superflu ! C’est donc avec résolution que les composantes de l’habitation sans but lucratif au Québec vont continuer à informer les candidates et les candidats des différents partis tout au long de l’été et jusqu’à l’automne.