Couverture du rapport sur le SCLSC

5 mars 2024

Le soutien communautaire en logement : un élément structurant

Un récent rapport de recherche explore les nombreux avantages du soutien communautaire en logement subventionné. Le RQOH figure parmi les co-chercheurs partenaires des milieux de pratique de cette vaste étude.

Intitulé « L’expérience d’habiter son logement subventionné » : Besoins et pratiques de soutien communautaire comme piliers de renforcement du pouvoir d’agir, de l’entraide et de la solidarité dans la communauté, le rapport a permis de cerner les besoins des personnes vivant en logement subventionné et d’évaluer les écarts entre les besoins et l’offre de services. 

Il défend l’importance du renforcement du soutien communautaire en logement social et communautaire (SCLSC) et ses retombées positives dans le quotidien des locataires.  

Une attention particulière est portée à la transformation des pratiques exigée par la pandémie de Covid-19. Les mesures sanitaires, qui ont mis l’accent sur les suivis individuels, ont complexifié le retour à l’action collective. En revanche, ces pratiques individuelles ont parfois permis le renforcement des liens favorables à la mobilisation.  

Obstacles à la pratique  

Le document met en exergue plusieurs obstacles, notamment le manque de financement chronique du SCLSC, de même que les salaires peu compétitifs et la perte d’attractivité du métier d’intervenant communautaire.  

Des normes de pratiques gagneraient à être déployées et il serait souhaitable d’accroître l’intensité de la pratique sur le terrain.  

Aussi, un soutien financier global et récurrent plutôt que ponctuel serait favorable à la stabilisation de la présence des intervenants.  

La reconnaissance du travail des intervenants, une plus grande visibilité et une meilleure compréhension de leur rôle auraient par ailleurs des effets bénéfiques sur les pratiques de SCLSC.  

Le rapport suggère des actions qui pourraient répondre aux enjeux soulevés.

 

Le logement comme déterminant de la santé 

Pour les locataires sondés, surtout au sein des OSBL d’habitation, la santé est au cœur des priorités. Celle-ci contribue à l’atteinte de meilleures conditions de vie. L’autonomie est également identifiée comme prioritaire par la majorité des personnes répondantes. 

Il appert que les besoins des locataires sont bien cernés par les intervenants, ce qui concoure à une concordance favorable.  

Les locataires bien encadrés dans les milieux de vie favorables sont plus enclins à l’entraide, la bienveillance et la solidarité. Un pouvoir d’agir et de mobilisation en découle.  

Parmi les menaces aux pratiques, le document soulève la méconnaissance du rôle des intervenants et les défis communicationnels entre les différents secteurs.  

Pour le bien-être des personnes en situation de précarité financière, il est impératif de renforcer le logement subventionné avec soutien communautaire, qui favorise notamment leur stabilité résidentielle.  

[A]pproche de prévention unique du Québec, le logement subventionné avec soutien communautaire est une question de justice sociale et devrait constituer un droit; il contribue à l’équité, à la réduction des inégalités économiques, culturelles, sociales et de santé et à la création de réseaux dynamiques formels et informels qui produisent des impacts sur la qualité de vie.

Enjeux sociétaux 

Les analystes ont tenu compte de certaines thématiques comme l’itinérance visible et cachée, qui est en hausse marquée, tout comme la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités. Les spécificités contemporaines et les besoins diversifiés selon les groupes cibles ont également permis d’orienter la réflexion.  

Le rapport expose clairement que de placer le capital humain en première place a des impacts positifs sur plusieurs déterminants qui contribuent à la réduction des inégalités sociales.  

En effet, la vulnérabilité fractionne la capacité d’agir des individus. Aussi, le soutien communautaire en logement est une solution pertinente pour les populations vulnérables et marginalisées. 

Par ailleurs, les pratiques ont des incidences structurantes et positives sur la participation citoyenne et le maintien dans les communautés.  

Le soutien communautaire, qui apporte un sentiment de sécurité, de paix et de dignité, favorise la stabilité et la responsabilisation des locataires.  

  

Méthodologie  

Le rapport analyse un total de 126 entrevues avec des locataires d’habitations sociales, communautaires et coopératives. Il se base aussi sur les réflexions de 22 groupes focalisés et sur un sondage national mené sur 9 territoires et regroupant 749 répondants. Les chercheurs ont également effectué, en continu, une revue des écrits sur le soutien communautaire.  

 

Besoins des locataires 

Le rapport identifie les besoins relationnels des locataires et émet des constats en lien avec ceux-ci, et ce, selon le mode de gestion des ensembles immobiliers. Quant aux pratiques de SCLSC exercées, elles sont étudiées selon la fréquence et l’intensité. 

 

Facteurs de succès 

Si les besoins prioritaires varient selon le mode de logement collectif, la bonne tenue des lieux (ex. propreté et absence de vermine) est une priorité pour les locataires sondés.  

En OSBL d’habitation, la santé est perçue comme une priorité absolue. L’impact du vieillissement de la population n’est peut-être pas étranger à cette réflexion.  

Peu importe le mode de tenure, la qualité de vie est décrite comme bonne, et les milieux de vie, agréables.  

Le rapport établit une corrélation directe entre le soutien communautaire et la satisfaction des locataires. Ainsi, la continuité de la présence des intervenants ferait une différence significative dans la vie des individus.  

 

Conclusion et suites  

En conclusion, le rapport défend bien les avantages incontestables des pratiques en soutien communautaire et propose des pistes d’action concrètes pour améliorer celles-ci et renforcer ses impacts positifs sur le bien-être des individus qui en bénéficient. Le rapport propose, entre autres, des pistes de réflexion en matière de financement et de mutualisation des services, mais également des idées pour les intervenants. Les chercheurs proposent aussi des recherches futures pour approfondir les connaissances entourant les pratiques en SCLSC. 

Le rapport recommande finalement la mise sur pied de chantiers nationaux sur l’habitation sociale, communautaire et coopérative.