6 décembre 2011
Isabelle Leduc, présidente. Réseau québécois des OSBL d’habitation
Après plusieurs années de pratique du soutien communautaire, on pourrait croire que tout a été dit sur le sujet, mais force est de constater que tel n’est pas le cas. Ce qu’on appelle aujourd’hui le soutien communautaire n’a pas toujours eu cette appellation et s’est développé « sur le tas » en grande partie par les OSBL d’habitation s’adressant aux personnes seules et marginalisées. Conscients de l’importance du logement pour cette population, ces OSBL ont mis en pratique la notion du « logement d’abord », i.e. fournir d’abord un logement permanent pour permettre aux personnes de se réinsérer et d’apprivoiser leur statut de locataire, plutôt que d’exiger qu’elles soient aptes avant même d’être logées.
Le soutien communautaire ayant fait ses preuves au cours des années et ayant acquis une reconnaissance et du financement, il a fallu en faire plus qu’une simple liste d’activités pour en définir les principes et la philosophie.
Le soutien communautaire est donc un ensemble d’actions visant l’appropriation d’une vie associative et de l’action citoyenne, incluant les responsabilités qui incombent aux locataires et le respect de leurs droits, peu importe leur mode de vie.
Le soutien communautaire s’adresse à l’ensemble des locataires d’un immeuble et, bien qu’il vise la stabilité résidentielle, il ne doit en aucun cas suppléer aux services et suivis que requièrent les locataires sur une base individuelle, car, peu importe que la personne demeure ou non locataire de l’immeuble, elle doit continuer à pouvoir bénéficier des services personnalisés dont elle a besoin. Cette approche ne doit en aucun cas être confondue avec les services personnels de maintien à domicile ou les interventions visant un cheminement psychosocial individuel.
Le soutien communautaire a comme prémisse le droit au logement, dont un des aspects les plus importants est le droit au maintien dans les lieux. En ce sens, la pratique du soutien communautaire est incompatible avec le logement temporaire et de transition, dont les interventions sont davantage axées sur le cheminement individuel et dont le financement relève du réseau de la santé. Cette distinction revêt une importance capitale si l’on veut éviter que le financement disponible pour le développement du logement social soit détourné afin de financer les infrastructures dont nécessite le réseau de la santé et des services sociaux pour prodiguer soins et services à la population.
Ces principes guident les revendications du Réseau pour le rehaussement et l’octroi du financement du soutien communautaire en logement social.