26 mai 2021
Lorsque l’on parle de ce type de risques, bien souvent, la première chose qui vient à l’esprit concerne les accidents impliquant de la machinerie ou de l’équipement lourd. Toutefois, le risque d’être frappé, coincé ou écrasé peut survenir avec de l’équipement ou du matériel de la vie professionnelle quotidienne. Prenons pour exemple une salle de rangement dans laquelle se trouve une armoire avec des boîtes de carton remplies de divers produits, des coffrets à outils, etc. Si cette armoire est mal fixée au mur, elle représente un risque d’accident, car une personne pourrait se retrouver coincée ou écrasée par celle-ci.
D’après les données de la CNESST recueillies de 2007 à 2016, les professions les plus à risques œuvrant dans le domaine de l’immobilier, dont le logement social et communautaire, sont les concierges, les employés des services domestiques et du nettoyage ainsi que les préposés à l’entretien. Afin de prévenir ces risques auprès de ces personnes (et des autres), il est important de les conscientiser et de les amener à prendre un temps d’arrêt afin d’évaluer les situations qui se présentent à elles.
L’identification de zones dangereuses peut être réalisée grâce à cinq questions :
Ces questions peuvent tout à fait convenir à l’exemple précédent de l’armoire. Surtout si celle-ci semble bancale ou mal fixée au mur.
Tout d’abord, que pourrait-il se passer? L’armoire pourrait tomber vers l’avant ou elle pourrait tout simplement bouger et faire tomber les objets qui se trouvent dedans. Que pourrait-il alors m’arriver? L’armoire ou des objets dangereux pourraient me tomber dessus. Est-ce qu’il y a une ou plusieurs actions que je pourrais poser pour éviter ce danger? Je pourrais fixer l’armoire au mur avant d’entamer mes tâches ou si je ne m’en sens pas apte, je pourrais en faire part à mon employeur qui devra prendre les moyens de supprimer le risque. Si je ne peux pas poser d’actions immédiates, où pourrais-je me positionner pour ne pas me mettre en danger? Je pourrais me mettre sur le côté afin d’attraper les outils, tenir l’armoire en même temps ou demander à quelqu’un de venir m’aider. Finalement, est-ce que d’autres personnes se retrouvent dans la zone de danger? Si oui, il faudrait que j’indique à ces personnes qu’il y a un risque de danger et leur demander de se positionner hors de la zone de danger.
Ce temps d’arrêt et d’analyse de quelques minutes m’aura peut-être permis d’éviter un accident sur ma personne ou quelqu’un d’autre.
Et bien que cet exemple puisse sembler banal à première vue, il fait partie des situations qui arrivent dans toutes sortes de milieux de travail. Entre 2007 et 2016, plus de 10 000 jours d’absences ont été comptabilisés auprès des employés œuvrant dans l’entretien ménager dans le domaine de l’immobilier[1].
Les risques d’être frappé, coincé ou écrasé par un objet ou de l’équipement ne sont donc pas à sous-estimer. Il est primordial que les travailleurs et travailleuses en soient conscient·es et que les employeurs remplissent leurs responsabilités en éliminant au maximum ces risques et en les prenant au sérieux.
Vous voici maintenant un peu plus outillé·es pour prévenir les risques d’être frappé, coincé ou écrasé par un objet ou de l’équipement.
Et surtout, restez à l’affût! Car lors du prochain article nous présenterons les risques liés à l’exposition aux bruits.
Références :
https://www.centrepatronalsst.qc.ca/media/2220/p-11-12_conv_hiver_20-21.pdf
Cet article s’inscrit dans une série de textes sur la santé et la sécurité au travail, qui peut être consultée ici : https://rqoh.com/mot-cle/sante-et-securite-au-travail/
[1] https://risquesdelesions.cnesst.gouv.qc.ca/Pages/statistiquelesions.aspx?DescAccPME=1&SCIAN=REG123&vue=PME