14 septembre 2022
À la suite de la pandémie et de ses impacts sur le milieu, le secteur des résidences pour aînés exploitées par des organismes sans but lucratif (RPA-OSBL) fait actuellement face à de grandes difficultés. Inflation, pénurie de main-d’œuvre, vieillissement de la population, les enjeux actuels n’épargnent pas ce réseau, dont la survie est désormais en péril. En pleine campagne électorale et soucieux de l’avenir instable de ce modèle, le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH) interpelle les partis quant à l’importance de la survie de cette solution efficace et pourtant méconnue des citoyens.
Souvent confondues avec les CHSLD, ressources d’hébergement rendues tristement célèbres durant la pandémie, il y a plus de 1 530 RPA au Québec. Parmi elles, 192 sont exploitées par un organisme sans but lucratif (représentant 8 400 unités locatives). « Les RPA-OSBL se distinguent par leur mode de gouvernance, leur ancrage communautaire et le type de clientèle qu’elles desservent : des personnes aînées à faible ou modeste revenu ou qui ont vécu toute leur vie en milieu rural, dans de petites municipalités où les grands promoteurs à but lucratif n’ont aucun intérêt à développer une offre de logements en RPA », explique André Castonguay, directeur général par intérim du RQOH.
Alors qu’elles avaient été épargnées par les vagues de fermetures qui se sont succédé avant la pandémie, la situation a radicalement évolué depuis deux ans. Depuis 2021, plus de 11 RPA-OSBL totalisant plus de 250 unités, ont été contraintes de fermer leurs portes. Dans un sondage réalisé ce printemps auprès de leurs gestionnaires, la moitié des RPA-OSBL ont rapporté que leur existence allait être compromise, si aucune aide ne leur était apportée d’ici 3 à 5 ans. « À quelques exceptions près, les résidences qui ont fermé étaient ou sont toutes situées dans de petites municipalités. Il s’agit d’une importante perte pour les aînés et leurs familles de ces communautés.» ajoute M. Castonguay.
Les motifs de ces fermetures varient, mais le secteur est frappé par une série de facteurs similaires : l’augmentation générale des dépenses d’exploitation, dans le contexte inflationniste, mais également en raison de resserrements des exigences réglementaires. Les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre, le vieillissement et l’alourdissement des besoins des résidentes et résidents accentuent le phénomène de perte d’attractivité des RPA lié aux mesures sanitaires qui leur ont été imposées durant la pandémie.
« Dans le contexte de la campagne électorale, les partis en lice doivent se prononcer clairement à savoir s’ils souhaitent la survie – ou la disparition progressive – d’un réseau de RPA communautaires. Cette survie passe par la reconnaissance de la spécificité de ce modèle : une reconnaissance politique et réglementaire, assortie d’un soutien financier conséquent », martèle le directeur.
«Avec les RPA-OBNL, le Québec s’est doté d’un modèle qui a fait ses preuves. Il est impératif de savoir si collectivement, le Québec souhaite continuer d’offrir une option de logements avec services qui soient abordables et disponibles pour toutes les personnes aînées qui en ont besoin, y compris celles dont les revenus sont plus faibles ou qui ont fait leur vie hors des grands centres urbains. », conclut André Castonguay.
À propos du RQOH
Le Réseau québécois des organismes sans but lucratif d’habitation (RQOH) est composé de 8 fédérations régionales qui représentent 1 200 organismes sans but lucratif d’habitation autonomes et indépendants des gouvernements. Sur l’ensemble du territoire québécois, ceux-ci offrent près de 55 000 logements. La mission du RQOH contribue à la reconnaissance, au développement et à la pérennité du mouvement des organismes communautaires d’habitation à but non lucratif ainsi qu’au droit au logement et à l’amélioration des conditions d’habitation des Québécois.es.