5 mars 2012

L’itinérance à l’ombre du DIX-30

Martin Bécotte, directeur général. Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie

Le logement : un droit

L’accès à un logement social et permanent est, du point de vue de plusieurs et en toute logique, le meilleur moyen de prévenir l’itinérance et de mettre fin au cycle d’itinérance dans lequel une personne vit.

Devant cette évidence, j’ai du mal à m’expliquer la résistance du gouvernement à financer la construction des 15 000 logements sociaux promis aux dernières élections. Je trouve aussi difficile de justifier que, dans une société où nous retrouvons dans nos banlieues des maisons qui pourraient loger quelques familles et dont la construction et l’exploitation produisent une empreinte écologique énorme pour ses quelques occupants, nous ne puissions pas assurer àtous un logement salubre et financièrement accessible. Il y a quelques mois, je lisais dans un journal qu’un couple bien connu était en litige avec un entrepreneur pour la réfection à 26 000 $ d’un placard de type walk-in de leur demeure… Pour le même montant, nous pourrions collectivement assurer un supplément au loyer de huit personnes durant un an !

Portrait statistique de l’itinérance en Montérégie

Le seul dénombrement officiel des personnes itinérantes au Québec date de 1996 et il n’a été conscrit que dans les villes de Montréal et de Québec. Par contre, selon le rapport de Normand Campeau, consultant pour la Table itinérance

Rive-Sud (TIRS), établissant un portrait de l’itinérance dans l’agglomération de Longueuil pour 2010, 1102 personnes ont été accueillies dans l’une des 8 ressources d’hébergement de l’agglomération. De plus, 1561 demandes d’hébergement pour une nuit ont du être refusées par manque de places durant les années 2009 et 2010.

Un logement permanent : la lumière au bout du tunnel

Toujours selon ce même rapport, les personnes itinérantes et les intervenants consultés, le logement est la principale source de préoccupation des personnes itinérantes en processus de réinsertion. Pour ma part, j’ajouterais que le logement permanent est essentiel à la réinsertion.

Finalement, le rapport Campeau souligne le besoin de consolider les organismes d’hébergement actuels en off ant un soutien récurant afin, d’une part, de répondre au manque de financement des services existants et, d’autre part, de permettre aux organismes de répondre positivement aux quelque 1 600 demandes annuelles d’hébergement temporaire qu’ils doivent actuellement refuser, faute de moyen.

Article paru dans le bulletin Le Réseau no 39