5 mars 2021
L’annonce en janvier 2021 de la construction de 44 logements sociaux à Rouyn-Noranda et à Malartic a été bien accueillie dans une région durement touchée par la pénurie de logements abordables.
La phase II de la Maison Martin-Bradley, à Rouyn-Noranda, comprendra 25 logements destinés à des personnes aux prises avec un problème de santé mentale. Dix-neuf logements verront le jour sous l’égide des Habitations Tournesols au Soleil de Malartic. Là aussi pour une clientèle avec des besoins en santé mentale. En vertu d’une entente fédérale-provinciale, Québec s’engage à financer le supplément au loyer des locataires admissibles qui n’auront qu’à débourser seulement 25 % de leurs revenus pour se loger.
Ces annoncent surgissent dans un contexte d’urgence, dans une région, l’Abitibi, où l’on connaît une pénurie persistante depuis plusieurs années, ce qui n’est pas sans effet sur les ménages locataires à moyen et faible revenu. L’augmentation du coût des loyers est d’autant plus fortement ressentie que les revenus, eux, ne suivent pas. Selon les données rendues disponibles par la SCHL en janvier 2021, Amos a connu en 2020 un taux moyen d’augmentation des loyers des logements de 3,7 %, Rouyn-Noranda de 3,5 % et Val-d’Or de 3,6.
Les taux d’inoccupation des logements locatifs en Abitibi demeurent particulièrement bas – Amos 1,1 %, Rouyn-Noranda 1,1 % et Val-d’Or 0,9 % – ce qui place les principales agglomérations de la région sous le seuil d’équilibre du marché. La SCHL ne publie aucune donnée sur les augmentations de loyer et les taux d’inoccupation dans les municipalités du Témiscamingue, mais tout indique que le manque de logements abordables y est aussi un enjeu.
Alors que le gouvernement de François Legault s’apprête à déposer son troisième budget, les attentes sont grandes, compte tenu du fait qu’aucune nouvelle unité n’a été annoncée dans les deux précédents exercices – Québec se contentant de l’objectif de rattraper le retard pris dans la livraison des logements programmés par les gouvernements antérieurs. Au cours des dernières semaines par contre, une panoplie d’acteurs allant des petites et grandes municipalités au Conseil du patronat en passant par différents secteurs de la société civile ont multiplié les appels à un investissement rapidement pour la construction de logements sociaux.
Dans le cadre des récentes consultations prébudgétaires, le RQOH s’est prononcé en déposant un mémoire se déclinant sous 4 grands axes d’intervention : relance du programme AccèsLogis et réalisation des logements sociaux et communautaires; rehaussement du financement du soutien communautaire en logement social; bonification du crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés ; et application de façon cohérente la Politique de reconnaissance de l’action communautaire.
Le Québec en entier fait face actuellement à une sérieuse crise du logement, avec plus de 195 000 ménages locataires qui doivent consacrer au-delà de 50 % de leurs revenus au logement. « Cela devrait inciter tout le monde – gouvernement et société civile – à se mobiliser de façon urgente pour que tous nos concitoyen·nes aient accès à un logement abordable, sécuritaire et adapté à leurs besoins », selon Chantal Desfossés, directrice générale du RQOH. Elle ajoute qu’à la lumière des consultations menées par le ministre des Finances, « rarement aura-t-on vu un consensus aussi fort en faveur d’investissements massifs dans le logement social et communautaire ».