6 septembre 2011

L’Outaouais, une région à ne pas oublier !

 

Au moment d’écrire ces lignes, je pourrais vous apporter plusieurs exemples du dynamisme de nos organismes. Je pourrais vous mentionner qu’afin de répondre adéquatement à leur mission, nos membres font preuve d’une imagination et d’une créativité extraordinaire pour trouver du financement. Un financement qui est nécessaire pour leur permettre de continuer à donner des services indispensables et des sourires. Je pourrais vous expliquer tous les gestes qui sont faits chaque jour afin d’apporter un peu de soleil aux personnes desservies. Je pourrais vous expliquer et justifier facilement le salaire d’une coordonnatrice de maison pour femmes victimes de violence ou d’un autre organisme qui oeuvre dans le logement social. Je pourrais vous expliquer l’importance du logement social et démontrer qu’un intervenant en soutien communautaire est indispensable dans le réseau. Je pourrais vous rapporter des faits vécus par les personnes à risque d’itinérance et à quel point elles adorent rencontrer un intervenant ne serait-ce que pour briser l’isolement et l’exclusion dont elles sont victimes.

Cependant, j’ai décidé de prendre cette opportunité afin de vous expliquer la particularité de l’Outaouais, région frontalière de la capitale fédérale.

En effet, un organisme membre du ROHSCO, Logemen’Occupe, dénonce à chaque année la crise du logement abordable et revendique l’importance de mettre en place des mesures adéquates pour venir en aide aux ménages qui se retrouvent sans logement. À plusieurs occasions, son coordonnateur, M. François Roy, a mentionné que l’on abandonne sans moyen les ménages sans logis. Qui plus est, il dénonce le fait que les organismes communautaires qui leur viennent en aide se retrouvent sans ou avec très peu de ressources. Comment pallier rapidement cette situation? Il revendique une rencontre avec M. Laurent Lessard, ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire; demande la mise en place d’un comité de crise; et exige l’octroi de mesures d’aide financière sous forme de suppléments au loyer pour tous les ménages qui se retrouvent sans logis, et ce, tel que stipulé dans le Plan d’action interministériel en itinérance 2010-2013.

Ainsi, M. Roy a décidé d’entamer une grève de la faim afin de sensibiliser davantage les autorités et les pousser à agir immédiatement. Geste radical pour les uns, geste essentiel pour les autres. Mettre sa vie en danger pour faire avancer une cause, pour révéler une injustice et surtout pour ne pas oublier les personnes qui se retrouvent sans moyen. Mettre sa vie en danger pour dénoncer le manque de logements sociaux avec soutien communautaire. Heureusement, au moment d’écrire ces lignes, une rencontre avec le ministre a été confirmée mettant ainsi un terme à sa grève de la faim.

Comme vous le constatez, l’Outaouais est une région particulière et l’implication des membres du ROHSCO sous toutes ses formes démontre qu’y vivre, c’est participer à son développement, contribuer à l’avancement de la cause du logement social et faire avancer le Québec de demain.

 

Bernard Campeau

Directeur général, ROHSCO.