> REGARD VERS L’AVENIR
La société québécoise ne peut se permettre de continuer à accumuler des retards dans le développement d’une offre locative diversifiée pour combler les besoins de ses citoyens. Le logement hors marché spéculatif doit faire sa part dans cette équation. Les grands regroupements provinciaux, dont le RQOH fait partie, estiment qu’une part de 20 % de logement social et communautaire par rapport au parc locatif total permettrait de jouer un rôle significatif dans l’atteinte de l’équilibre souhaité, contribuant à maintenir plus raisonnable le coût des loyers. Il nous faut donc, au regard des statistiques présentes, doubler notre parc tout en maintenant en santé le parc existant.
Force est d’admettre que face au nombre peu élevé d’unités de logement développées au cours des dernières années et à l’insuffisance chronique du financement dédié au soutien communautaire en logement – pour de bonnes ou de mauvaises raisons – les façons de faire ne sont plus efficaces. Notre regard vers l’avenir doit inclure la projection d’innovation des méthodes de financement et du développement immobilier collectif. Les derniers 18 mois nous aurons permis collectivement, au sein des grands regroupements, à rencontrer sur le terrain des responsables du logement social et communautaire dans diverses sociétés qui bénéficient de 20 % ou plus de logements hors marché en regard du parc locatif total. Que ce soient les Danois, les Autrichiens ou les Français, ces collectivités ont réussi, au fil des années, à permettre à leurs citoyens de bénéficier d’offres locatives adaptées à leurs besoins.
Les journées d’étude historiques tenues au mois de mai dernier, durant lesquelles nous avons pu prendre connaissance tous ensemble des façons de faire de ces trois pays, nous auront également permis de nous entendre sur l’objectif commun du 20 % de logements sociaux et communautaire dans l’ensemble du parc locatif, ce qui est déjà un grand pas en avant ! Les principaux constats qui en ressortent concernent la reconnaissance du droit au logement, une volonté d’engagement de l’État, une vision à très long terme, des objectifs structurants et la multiplication des moyens de financer afin d’atteindre l’équilibre souhaité.
Nous devons maintenant et dans les prochains mois, trouver la recette idéale, adaptée aux réalités du Québec afin d’atteindre notre objectif établi idéalement d’ici quinze ans, et la faire valoir aux décideur·euse.
Oui la tâche est énorme. Tous autant que nous sommes, grands développeurs OSBL, petits organismes, coopératives, offices d’habitation, organismes de défense des droits ou bailleurs de fonds, nous devons, ensemble, avoir ce regard vers l’avenir pour le bien des citoyens québécois.