17 août 2023
La nomination de M. Sean Fraser, fin juillet 2023, au poste nouvellement créé de ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités remet à l’ordre du jour la responsabilité fédérale dans la crise du logement que traverse le Canada.
Alors que plusieurs experts et sondeurs politiques estiment que « le mécontentement croissant à l’égard de l’état du marché de l’habitation devient une menace politique réelle » pour les libéraux, le dossier devient une véritable patate chaude à Ottawa.
Pour nous aider à y voir plus clair, l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU), dont fait partie le RQOH, a publié cet été un Plan directeur pour le logement, un document qui vise à orienter les efforts pour que toutes les personnes qui vivent au Canada aient accès à un logement adéquat et à la hauteur de leur capacité de payer.
Les trois priorités qui ressortent sont les suivantes :
Le RQOH, qui a félicité M. Sean Fraser lors de sa nomination, entend joindre sa voix à celle des autres partenaires canadiens pour qu’Ottawa fasse des gestes concrets pour améliorer les politiques et les programmes de logement existants, largement inadéquats pour contrer la crise du logement qui fait rage partout.
La crise du logement met à rude épreuve la capacité d’action des gouvernements et des administrations à tous les paliers, car elle concourt à l’approfondissement de nombreuses autres crises dont celles de l’itinérance, de la santé mentale, et de la consommation d’opioïdes.
À cet égard, l’ACHRU préconise « une approche “Équipe Canada” en matière de logement ». Tous les ordres de gouvernements (fédéral, provinciaux et municipaux), y compris les territoires et les structures d’autogouvernement autochtones, doivent se rallier autour de l’objectif de résoudre les problèmes de logement au Canada.
Pour cela, il faut non seulement accroître le nombre de logements dits abordables, mais aussi augmenter la part de logements sociaux et communautaires dans l’ensemble de l’offre en habitation. L’ACHRU argue également pour l’adoption de mesures visant à « limiter la financialisation du logement ». En effet, les loyers sont de plus en plus chers et de moins en moins accessibles au Canada, en grande partie en raison de la spéculation.