Dernier groupe à rencontrer la ministre, le RQOH était représenté par son directeur général, André Castonguay, le trésorier de son conseil d’administration, David Barbaza-Escaich, et son directeur des affaires publiques et juridiques, Jacques Beaudoin. Mme Duranceau était accompagnée quant à elle par son directeur de cabinet, Simon Therrien-Denis, sa directrice des communications, Marie Barrette, son attachée de presse ainsi que le vice-président à l’administration et à la planification de la SHQ, Jean-Pascal Bernier. Étaient aussi présentes les représentantes de la Fédération québécoise des municipalités et de l’Union des municipalités du Québec, Maryse Drolet et Anabelle Martini, qui ont assisté à la totalité des rencontres tenues à l’occasion de ces consultations.
Pour le RQOH, il s’agissait comme on le sait d’un premier rendez-vous officiel avec Mme Duranceau. Le regroupement souhaitait ainsi que l’exercice lui permette de se faire connaître et surtout, de reconnaître la place unique et irremplaçable des organismes sans but lucratif dans l’écosystème québécois du logement. Sur ce plan, ses représentants sont sortis satisfaits de la rencontre.
D’entrée de jeu, la ministre a reconnu le besoin d’augmenter le parc de logements hors marché ; elle n’a aucunement sursauté lorsque l’objectif de doubler le nombre de logements sociaux et communautaires a été évoqué. Si elle manifeste un intérêt certain pour l’acquisition, par des OSBL-H, de logements actuellement abordables dans le marché privé, Mme Duranceau juge également nécessaire d’augmenter l’offre de logements sociaux pour répondre aux besoins des ménages. Selon elle, le simple ajout de suppléments au loyer (PSL) ne constitue pas une solution pérenne à la crise du logement.
Réflexions de la ministre
Cela dit, la ministre semble grandement préoccupée par l’augmentation des coûts liés à la réalisation de nouveaux ensembles immobiliers et à l’exploitation de ceux qui existent, dans un contexte où les ressources disponibles, dit-elle, ne sont pas illimitées. Il faut absolument, selon elle, concevoir de nouveaux modes de financement, qui permettront d’optimiser l’impact des investissements publics (« le modèle actuel est brisé »).
Aussi, la ministre est nettement sous l’impression qu’il y a des économies à faire dans notre secteur. Elle réfère à une attitude de certains promoteurs qui semblent peu préoccupés par le contrôle des coûts car se disant que « de toutes façons, la SHQ va finir par payer ».
Une bonne partie de la rencontre a été consacrée aux enjeux liés à la pérennité du parc de logements sans but lucratif. La ministre plaide pour que notre secteur se consolide ; elle a ainsi semblé stupéfaite de constater le grand nombre d’organismes qui existent et la taille plutôt modeste de chacun d’eux: « Vous devez favoriser des fusions, comme l’ont fait les offices d’habitation. »
Mme Duranceau encourage le RQOH et les fédérations à agir de plus en plus en amont, en collaboration avec la SHQ, pour prévenir les difficultés et soutenir les organismes avant qu’il soit trop tard ou que l’on doive leur imposer une tutelle. Le projet d’évaluation et d’accompagnement des OSBL-H, que la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-St-Laurent, de la Gaspésie et des Îles (FOHBGI) s’apprête à mettre en œuvre, et la possibilité qu’une démarche similaire soit étendue dans tout le Québec sont « de la musique à [ses] oreilles », a-t-elle réagi.
Rôle du milieu communautaire
La ministre admet que sa connaissance du milieu communautaire était à peu près nulle lorsqu’elle est arrivée en poste ; par la force des choses, elle a découvert depuis l’existence d’un réseau qui répond à des besoins essentiels et à des ménages dont elle reconnaît que le secteur privé à but lucratif n’a pas nécessairement la capacité de s’occuper.
Concernant plus spécifiquement la hausse conjoncturelle des taux hypothécaires et son impact sur les budgets d’exploitation des organismes, la ministre et le vice-président de la SHQ ont confirmé qu’ils travaillent à la mise en place d’un programme ou d’une mesure ponctuelle, qui viendrait soulager les groupes concernés.
Mentionnons par ailleurs que les représentants du RQOH ont attiré l’attention de la ministre sur l’existence du Cadre de référence sur le soutien communautaire en logement social et communautaire et l’importance de cette pratique essentielle au maintien en logement et à la stabilité résidentielle des locataires.
Impressions et échanges à venir
Globalement, les représentants du RQOH sont sortis de la rencontre en étant plutôt confiants que cette première sera suivie d’échanges plus réguliers et approfondis dans les prochaines semaines et les prochains mois avec la ministre et son cabinet, notamment à l’occasion des consultations qui auront lieu bientôt sur le projet de loi 31 qu’elle a déposé en juin dernier. Un suivi est également fait auprès d’elle, par courriel, sur un certain nombre d’enjeux qui n’ont été abordés que très brièvement dans cette rencontre d’une durée d’une heure.