8 novembre 2016

Politiques d’austérité : les groupes communautaires dénoncent leur sous-financement

Les organismes d’action communautaire autonome, tous secteurs confondus, se mobilisent cette semaine dans une campagne nationale de mobilisation unitaire sur le thème « Engagez-vous pour le communautaire ». Les organismes communautaires québécois, dont près 1000 fermeront leurs portes mardi et mercredi pour dénoncer les politiques d’austérité du gouvernement libéral, revendiquent une augmentation de leurs subventions. Ces groupes viennent en aide aux plus démunis dans les secteurs de la santé, du logement, de la lutte contre la pauvreté, de l’éducation, de l’environnement et des droits des femmes et des immigrants.

Les réductions de budget font mal aux organismes depuis de nombreuses années, bien avant le gouvernement de M. Couillard. Cependant la situation va en empirant. Les impacts négatifs des politiques d’austérité ont des effets directs sur l’augmentation de la charge de travail des organismes, tout en les obligeant à réduire les services, mettre des employés au chômage, voire carrément envisager la fermeture.

Le vice-président du RQOH, Martin Bécotte, qui est également vice-président de l’organisme L’Élan des jeunes à Châteauguay et directeur de la FROHME, a réclamé en conférence de presse un « Plan Nord communautaire ». « Sur le 1 milliard d’investissements qu’on demande, il y aura 225 millions en retours fiscaux », affirmait-il en s’appuyant sur la recherche L’importance économique de l’action communautaire et bénévole au Québec. L’Élan des jeunes est membre du réseau des Auberges du cœur et offre de l’hébergement temporaire à des jeunes de 16 à 22 ans. L’organisme est membre associé de la FROHME.

Une déclaration de soutien des associations étudiantes de service social et de sociologie de l’Université Laval, qui sont en grève « de solidarité avec le communautaire » les 8 et 9 novembre, résume bien la situation :

Les multiples coupures du gouvernement libéral ont des impacts néfastes sur chaque tranche de la société, particulièrement les personnes les plus démunies et les femmes. Le filet social du Québec est mis à mal en réduisant l’accessibilité aux soins de santé, à l’éducation, aux garderies, à l’aide sociale et bien d’autres piliers de notre État social, ce dont le communautaire ne peut compenser seul. Ces politiques accentuent les inégalités sociales tout en privatisant et en tarifiant davantage les services essentiels. Notre responsabilité collective est d’assurer un niveau de vie décent à nos concitoyen-ne-s, et cela doit se faire en remettant le social au cœur des questions économiques.

Les revendications de campagne « Engagez-vous pour le communautaire » sont:

  • l’ajout de 475 millions de dollars par année pour financer la mission des 4000 organismes communautaires autonomes;
  • l’indexation de ces subventions;
  • le respect de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire;
  • la fin des compressions dans les services publics et les programmes sociaux;
  • la reconnaissance de l’action communautaire autonome comme moteur de progrès social.

Pour rehausser le financement du communautaire tout comme celui des services publics et des programmes sociaux, l’État pourrait aller chercher de nouveaux revenus plutôt que de couper dans ses dépenses. En ce sens, et comme bien des acteurs du milieu communautaire, le RQOH invite le gouvernement du Québec à se référer au document 10 milliards de solutions élaboré par la Coalition Main Rouge, qui cite entre autres solutions : adopter des mesures de contrôle du coût des médicaments; rétablir la taxe sur le capital; établir 10 paliers d’imposition pour les particuliers.

Certaines des huit fédérations régionales du RQOH observent une ou des journées de grève dans le cadre de cette campagne, d’autres manifestent leur soutien aux revendications ou participent aux actions prévues dans les principales villes du Québec.

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