9 décembre 2022

Les principaux risques de lésions pour le secteur de l’habitation communautaire

L’arrivée de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (LMRSST) et du Régime intérimaire entraînent des obligations au sein des OSBL d’habitation, entre autres au niveau de la priorisation des risques dans les milieux de travail.  

Afin d’accompagner les OSBL d’habitation dans l’identification de ces risques, il peut être judicieux de se pencher sur quatre risques prédominants présentés dans la planification pluriannuelle en prévention-inspection de la CNESST qui sont plus probables de survenir dans nos milieux de travail. 

Attardons-nous tout d’abord aux risques ergonomiques. Ces risques sont présents dans plusieurs types de postes d’OSBL d’habitation comme ceux des gestionnaires, adjoint·es administratif·ves, préposé·es aux bénéficiaires, préposé·es à l’entretien ou cuisinier·ères. Les troubles de types musculosquelettiques peuvent apparaitre autant chez les employé·es assis durant plusieurs heures que ceux qui sont en constant mouvement. 

Les risques ergonomiques peuvent apparaitre dans diverses situations : 

  • Lors d’une posture contraignante dans laquelle le corps est rarement au repos ; 
  • Lors de manutentions fréquentes sans micropauses ; 
  • Lors d’efforts excessifs ou répétitifs ; 
  • Lorsqu’il y a un mauvais éclairage ; 
  • Lors d’un mauvais positionnement des outils de travail qui amène les travailleur·euses à adopter de mauvaises postures ou faire de mauvais mouvements. 

Il est donc important de prendre le temps d’identifier quelles sont les situations à risque qui existent ou qui pourraient exister au sein de votre milieu de travail afin de les ajouter à votre outil d’identification des risques dans le but de pouvoir les prioriser par la suite.  

Les chutes de même niveau

Les risques de chutes de même niveau sont également présents au sein de nos milieux de travail. Il est bien important de comprendre que tout.e travailleur.se est exposé.e à un risque de chute de même niveau. Ces chutes représentent même 10 % des accidents de travail au Québec. Les conséquences d’une telle chute peuvent varier entre une foulure à la cheville ou au poignet à une commotion cérébrale.  

Il est donc primordial, dans votre exercice d’identification des risques, de déterminer quelles situations et quelles tâches pourraient engendrer un tel risque. Avec l’hiver qui arrive, par exemple, il serait judicieux d’indiquer les risques liés aux accumulations d’eau aux entrées ainsi que le mauvais positionnement des tapis.  

Continuons avec les risques d’être frappé·e, coincé·e ou écrasé·e par un objet ou de l’équipement. Bien souvent, ce type de risque est associé à des accidents impliquant de la machinerie ou de l’équipement lourd. Toutefois, ces risques peuvent survenir avec de l’équipement ou du matériel de la vie professionnelle quotidienne telle que des armoires, boîtes, outils, etc. 

Il faut donc reconnaitre les zones dangereuses afin d’identifier tous les risques possibles. Il s’agit de se demander ce qui pourrait se passer et quels sont les dangers potentiels dans la pièce. Une fois cet exercice fait, il sera plus facile de prioriser les risques et les actions à prendre pour les éliminer. 

Risques psychosociaux

Finalement, penchons-nous sur les risques psychosociaux qui peuvent être présents dans tous les milieux de travail et pour tous les types de poste. L’identification de ces risques peut s’avérer plus fastidieuse car ceux-ci sont moins observables. Toutefois, certains facteurs peuvent être déterminés dans le but d’identifier les risques psychosociaux au sein du milieu de travail : 

  • La violence physique ou psychologique, dont la violence conjugale, familiale ou à caractère sexuel; 
  • Le harcèlement psychologique ou sexuel; 
  • Le manque de respect ou l’incivilité; 
  • L’exposition à des événements traumatiques; 
  • La charge de travail élevée. 

Ces facteurs peuvent être indiqués tels quels dans votre outil d’identification des risques afin de démontrer que l’organisme s’en préoccupe et qu’il pose des actions pour les éliminer ou les réduire comme, par exemple, en donnant des formations, en mettant en place des politiques internes, etc.  

Pour conclure, retenons que bien que l’employeur ait la responsabilité d’assurer la sécurité et l’intégrité de ses employé.es en plus d’avoir l’obligation de documenter par écrit l’identification des risques dans son milieu de travail, la participation des travailleuses et des travailleurs est toutefois essentielle et indispensable afin de contribuer aux efforts de prévention et au respect des règles et des politiques mises en place dans l’organisme.  

 

Audrey Rourre
Responsable de la formation – RQOH