Protéger la biodiversité, c’est protéger notre habitat

> Une brève définition de la biodiversité

> Accélérer la défense de la biodiversité

Hélas, selon l’IPBES, 75 % environ de l’environnement terrestre a été « sévèrement altéré » par l’action humaine. Pour préciser, l’IPBES est la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, fondée par l’Organisation des Nations Unies. Par ailleurs, cette organisation relève 5 causes majeures du déclin de la biodiversité comme illustré ci-dessous (Source : OFB).

En réponse à ce constat alarmant, des initiatives internationales et locales s’organisent pour renforcer la défense de la biodiversité. Ainsi, en fin d’année 2024 se tenait en Colombie la COP 16 sur la biodiversité. Il s’agit du plus grand sommet mondial sur la biodiversité. Cette édition abordait notamment la question des moyens alloués à cette lutte, avec un engagement de suivi des financements dédiés pour la biodiversité. À l’échelle canadienne, la Stratégie pour la nature 2030 apporte un cadre d’action pour le pays.

> Pourquoi parler de biodiversité dans le secteur de l’habitation ?

À l’heure où la 6^ème extinction de masse est entamée – et causée par l’activité humaine – il est indispensable et vital de prendre en compte cet aspect dans les projets d’habitation.

De fait, il est essentiel de protéger la biodiversité pour maintenir l’équilibre des écosystèmes, assurer la régulation du climat, ou encore pour la pollinisation des cultures et la purification de l’eau (Jour de la Terre 2025). L’ensemble de ces services écosystémiques est indispensable à la vie humaine. Pour en savoir plus, nous vous invitons à visionner les capsules vidéo du Jour de la Terre 2025 Canada.

Des impacts directs et concrets dans les logements

Dans le secteur immobilier, la biodiversité est essentielle selon plusieurs facettes. Pour les logements, les liens entre bâti et nature se vérifient de plusieurs façons. D’abord, on retrouve l’occupation de l’espace naturel via l’urbanisation croissante. Nous avons besoin de nouveaux logements, mais il convient de le faire en évitant les effets néfastes de l’étalement urbain. De fait, ce dernier entraîne une destruction des écosystèmes, perturbe les équilibres naturels et réduit les espaces verts. Une solution repose sur la densification, et sur des engagements pour ne plus artificialiser des zones naturelles préservées.

En particulier, la construction de logements peut participer à la fragmentation des habitats naturels et à la perturbation des espèces végétales et animales. Les constructions, en bétonnant des zones auparavant riches en flore et faune, contribuent à la perte de corridors écologiques nécessaires pour le déplacement des espèces locales.

L’utilisation des ressources naturelles, que ce soit pour les matériaux ou l’eau, impacte également la nature environnante. D’où l’importance d’adopter des modes de construction et de rénovation plus écologiques. À l’échelle du secteur de l’habitation, des référentiels comme celui proposé par le Conseil international biodiversité et immobilier (CIBI) donne des lignes directrices pour les projets de construction, de rénovation et d’exploitation. De plus, l’approche des solutions fondées sur la nature permet elle aussi d’intégrer des mesures préservant la biodiversité dans les projets immobiliers.

Préserver la biodiversité, c’est accroître notre bien-être

La biodiversité joue un rôle essentiel au quotidien pour les habitant·es en termes de bien-être physique et mental. D’abord, c’est elle qui contribue à réguler le climat local, protégeant ainsi les logements en cas de vagues de chaleur. C’est tout l’enjeu de la lutte contre les îlots de chaleur en milieu urbanisé. De plus, les espaces verts, tels que les parcs, les jardins et les toitures végétalisées, favorisent aussi la gestion des eaux pluviales, limitant ainsi les risques d’inondation en absorbant l’excès d’eau et favorisant notre sécurité. Ensuite, une biodiversité riche améliore la qualité de l’air en filtrant les polluants et en produisant de l’oxygène, créant un environnement plus sain pour l’ensemble des résident·es. N’oublions pas également l’attractivité des espaces naturels pour inciter à passer davantage de temps en extérieur et à pratiquer une activité sportive régulière.

Enfin, intégrer la biodiversité dans la conception de logements contribue grandement au bien-être psychologique des habitant·es. Les études montrent que la présence de la nature dans les zones résidentielles réduit le stress, améliore la concentration et favorise la détente. En plus des espaces naturels extérieurs et de la végétalisation, le concept de design biophilique permet aussi d’intégrer des éléments de nature dans les aménagements intérieurs.

Conclusion

Ainsi, il est vital d’intégrer la protection de la biodiversité dans les projets de logements, qu’ils soient nouveaux ou existants. Les bénéfices sont indéniables, et une cohabitation harmonieuse entre la nature et l’humain est possible. Dès lors, le secteur de l’habitation sociale et communautaire doit se positionner comme un acteur clé de la transition écologique, où le respect de la biodiversité devient une priorité. Car préserver la biodiversité revient à préserver notre habitat sur le long terme.