Cela a valu à l’organisme un appel du cabinet de la ministre responsable de l’Habitation, de même qu’une convocation de la part du ministère de la Justice, qui exigeait le retrait de la page Web.
Chicane nuisible
Une autre histoire a trait au Chic Resto pop, un organisme d’aide alimentaire basé dans le secteur de Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. En plus de répondre au besoin des personnes en situation d’insécurité alimentaire, l’organisme se spécialise en réinsertion socioprofessionnelle.
Dans le cadre de son programme « Bien vieillir chez soi », le gouvernement fédéral consentait 670 000 $ au Chic Resto pop afin d’offrir, durant deux ans, 2000 repas par semaine à des aînés vulnérables.
Or, selon la Loi sur le conseil exécutif, lorsqu’un organisme est financé à plus de 50 % par Québec, celui-ci doit obtenir son autorisation avant de conclure une entente de financement avec Ottawa. Ainsi, le financement fédéral octroyé au Chic Resto pop est bloqué par le provincial, qui revendique son champ de compétence.
Menace frontale
Bref, dans toutes les situations décrites, le financement est menacé par une intervention tatillonne ou illégitime du politique qui fait obstacle à la mission d’un organisme. Des processus administratifs coercitifs s’opèrent au détriment des individus qui bénéficient des services des organismes touchés.
Ainsi, l’imposition de conditions, outre l’obligation de réaliser le mandat organisationnel, menace frontalement l’autonomie des organismes d’action communautaire autonome, qui sont, plus que jamais, essentiels à la société.
Sources :
Le Nouvelliste, Financer… et bâillonner Point de Rue?, le 13 août 2024
Site Web de Point de Rue
Ici Grand Montréal, Québec bloque une subvention fédérale destinée à une banque alimentaire, le 15 août 2024
Site Web du Chic Resto pop
RCLALQ, Censure et menace de coupure de financement : le RCLALQ dénonce une ingérence politique du gouvernement de la CAQ (communiqué de presse)
Observatoire de l’ACA, L’autonomie, tout le monde en bénéficie (voir aussi le cahier synthèse sur les dimensions de l’autonomie de l’Observatoire de l’ACA)