Illustration de la surface de le terre avec des gens en déplacement entourés d'un bateau, d'une maison brisée et de tentes

6 mai 2025

Quand les plus démunis payent encore le prix

Radio-Canada a appris l’abolition du programme de régionalisation des demandeurs d’asile dans la région de la Capitale-Nationale. Cette couche vulnérable de la population viendra ainsi s’ajouter aux victimes de la crise de l’itinérance qui s’aggrave au Québec.

Québec coupe en effet dans le programme de régionalisation des demandeurs d’asile, prétextant la « diminution du nombre de participants observée depuis plusieurs mois et des coûts d’opération de ce programme ».

Le gouvernement estime également que plusieurs bénéficiaires du programme ont quitté le territoire. Le Centre multiethnique de Québec (CMQ) chiffre toutefois le taux de rétention à 82 %, ce qui semble très adéquat aux yeux de l’organisme.

Fermetures de chambres

En raison d’un manque à gagner d’un million de dollars, le Centre devra fermer une trentaine de chambres dans ses habitations et mettre à pied quatre employés. L’organisme demande une rencontre avec le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge.

Les Habitations du Centre multiethnique de Québec offrent un milieu de vie adapté aux besoins des nouveaux arrivants, propice aux apprentissages nécessaires à leur adaptation et à leur intégration sociale à la société d’accueil à travers l’accès, la proximité et la dispense des services du CMQ qu’elles hébergent.

Natacha Battisti, directrice générale du CMQ

C’est un choc pour le centre multiethnique et ses habitations, on reçoit le coup durement, parce que c’est nous qui allons dire non à la personne qui va être à la porte, ça ne sera pas le ministre qui aura décidé de fermer.

Étienne Grandmont, député solidaire de Taschereau, a affirmé trouver la situation « profondément inhumaine ».

Même son de cloche du côté de Stéphanie Arsenault, professeure titulaire à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval, qui juge que les coupures annoncées sont « absolument dramatiques, incompréhensibles et injustifiables ».

Il s’agit en effet d’une frange de la population très fragilisée par leur situation transitoire ou irrégulière en termes de statut, souvent déjà en perte de repères et un lourd bagage psychologique. Ces fermetures pourraient les fragiliser davantage.

Autres coupures et conséquences

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, « des services d’aide à l’emploi, d’hébergement et de francisation spécialement consacrés à cette clientèle vulnérable seront aussi abolis au plus tard à la fin de l’été ».

Rien pour favoriser l’intégration harmonieuse de ces individus qui pourraient enrichir la société plutôt que de se retrouver dans une désespérante situation de survie.

Laurie Paré-Arsenault, directrice du Carrefour d’action interculturelle

Lorsqu’une personne n’a plus accès à ces allocations-là, elle quitte la francisation, parce qu’elle est dans l’obligation d’aller travailler pour survivre.

Heureusement, la Clinique santé des réfugiés, qui constitue une porte d’entrée pour ces personnes, poursuivra des activités. La Clinique voit à la stabilisation et à la prise en charge des demandeurs d’asile, afin d’éviter la surcharge d’autres secteurs.

Espérons donc que le gouvernement déploie d’autres mesures mieux adaptées afin de garantir une qualité de vue aux personnes venues trouver refuge sur le territoire.

 

Sources :

Ici Info, Le Centre multiethnique de Québec fermera une trentaine de chambres pour réfugiés, le 25 avril 2025.

Ici Info, Abolition des services pour les demandeurs d’asile à Québec, le 24 avril 2025.

Site Web du Centre multiethnique de Québec