24 novembre 2017
Certaines informations et textes d’opinion relayés dans les médias pourraient laisser croire à un bras de fer imminent entre les deux gouvernements quant à la mise en place de la Stratégie canadienne pour le logement. Non seulement un tel affrontement n’aiderait en rien les centaines de milliers de ménages qui ont besoin de meilleures conditions de logement au Québec, mais rien ne le justifie dans la mesure où chacun souhaite des solutions adaptées aux besoins des communautés.
En effet, dans sa réaction officielle, le gouvernement du Québec « accueille favorablement les investissements en matière de logement », mais dit du même souffle vouloir conclure une « entente bilatérale de nature asymétrique, hors du cadre de la Stratégie ». Il est vrai qu’au cours des 20 ans qu’a duré le retrait irresponsable du gouvernement du Canada du financement du logement social, le Québec, en prenant le relais, et contrairement aux autres provinces, a su mettre en place un modèle particulier qui s’appuie notamment sur les ressources et l’expertise du milieu communautaire. Cependant la Stratégie annoncée hier prévoit explicitement qu’Ottawa s’engage « à faire ces investissements dans le cadre d’ententes bilatérales » et « soutiendra les provinces et territoires dans leurs efforts pour protéger et bâtir un secteur du logement communautaire durable ».
Ce qui doit primer ici, c’est l’intérêt supérieur des centaines de milliers de personnes au Québec qui doivent faire chaque mois des choix douloureux afin de payer un loyer trop cher pour un logement souvent insalubre ou surpeuplé. Il est donc primordial que les deux gouvernements s’entendent pour que le réinvestissement fédéral dans le logement vienne s’ajouter aux ressources déjà consacrées par Québec et consolide ainsi un secteur social et communautaire dont les objectifs répondent à ceux énoncés par Québec et Ottawa.
Stéphan Corriveau
Directeur général
Réseau québécois des OSBL d’habitation