1 septembre 2018
Vous voulez mieux prendre en charge la santé et la sécurité de vos employé.es et vous êtes à la recherche d’outils adaptés pour faire de l’information et de la prévention ? En OSBL d’habitation, une grande partie des activités comportent un risque de lésions physiques (conciergerie, entretien ménager, travail en cuisine, services de soins personnels) ou psychologiques (travail social, interventions de première ligne). Le RQOH entreprend dans ce numéro la première contribution d’un cycle qui aidera les gestionnaires à prévenir les accidents. […]
La gestion de la prévention dans un OSBL d’habitation
Mieux vaut prévenir que guérir : ce proverbe prend tout son sens en gestion de la prévention en milieu de travail. Il faut s’assurer d’adopter et de maintenir de bonnes pratiques dans ce domaine. Les ressources humaines sont cruciales à l’accomplissement de la mission de tout organisme.
Qu’est-ce la prévention en santé et sécurité du travail (SST) ?
La prévention consiste à prendre un ensemble de mesures concrètes dans le but d’éliminer, réduire ou à défaut de le faire, contrôler les dangers afin d’éviter qu’un accident ne survienne. Au Québec, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est l’organisme auquel le gouvernement a confié la promotion des droits et des obligations en matière de travail. Elle en fait la promotion en :
Les concepts de base de la gestion de la prévention
Les interventions en SST sont encadrées par deux dispositions légales :
La loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) :
Édicte les grands principes : l’élimination à la source des dangers (art.2), les obligations de l’employeur, les obligations du travailleur, les comités de santé et de sécurité au travail (CSS), les associations sectorielles paritaires (ASP).
Le règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) :
Détermine les paramètres pour établir des normes (art.3), l’aménagement sécuritaire des lieux, l’entreposage et la manutention des matières dangereuses, la protection contre les chutes, la gestion sécuritaire de l’amiante, entre autres éléments.
La gestion de la prévention s’accompagne aussi d’un encadrement jurisprudentiel pour les trois groupes impliqués.
Les employeurs:
La travailleuse et le travailleur :
La CNESST :
Pourquoi s’occuper de la prévention ?
Comme on le disait au début, mieux vaut prévenir que guérir, cela vaut le coût financièrement parlant, mais surtout le coût en capital humain pour lequel des lésions sont évitées ! La prévention permet :
L’économie générée en coûts indirects et en impacts humains représente de 2 à 7 fois les coûts directs.
Quand tout le monde participe au signalement de toutes les blessures, mêmes mineures (égratignures, coupures, etc.), tous les incidents sans conséquences et toutes les situations au cours desquelles un accident a été évité de justesse, cela permet d’avoir une vision complète des risques. Surtout, même ceux qui paraissent futiles ne doivent pas être banalisés. Il est important de garder à l’esprit qu’un incident peut se produire de nouveau et avoir des conséquences plus graves. C’est ce que nous apprend la pyramide de Bird. En diminuant les incidents à la base, les risques qu’un événement plus grave se produise s’en trouvent diminué.
Pyramide de Bird
Source Wikipédia, pyramide des risques.
Cette pyramide a été élaborée par Frank E. Bird Jr à la suite d’une étude menée par la Insurance Company of North America en 1969. L’étude a porté sur 1 753 498 accidents déclarés par 297 entreprises. Celles-ci, qui représentaient 21 groupes industriels différents, employaient 1 750 000 personnes qui ont travaillé trois millions d’heures durant la période étudiée. Le principe de la pyramide de Bird exprime le fait que la probabilité qu’un accident grave survienne augmente avec le nombre de « presque accidents » et d’incidents. Par conséquent, si une entreprise réussit à la réduire le nombre d’incidents au bas de la pyramide, le nombre d’accidents sera forcément réduit d’autant. Lorsque l’on 600 petits incidents, nous avons en général 30 accidents avec dommages matériels, 10 accidents avec blessures mineures et 1 accident avec blessure grave ou mortelle. Plus le nombre d’incidents est élevé, plus la probabilité d’avoir un accident (et par voie de conséquence un accident mortel) est élevée.
Les bonnes pratiques SST… en bref
Une culture SST durable
Transfert et utilisation des connaissances et des pratiques à privilégier
Maîtrise des risques
Circulation de l’information
Le top 5 des pièges à éviter
Établir de bonnes habitudes au niveau de la gestion de la prévention ne nécessite pas obligatoirement des ressources financières importantes. Des petits changements en amont peuvent produire de grands effets en aval.
La gestion de la prévention dans un OSBL d’habitation, c’est l’affaire de tous !
Une partie des éléments de ce texte provient de la présentation faite par Alexandre Hébert, CRIA, chef d’équipe – santé et sécurité au travail, AQCPE lors du Colloque 2018 – Parce que l’avenir nous habite en avril 2018.