France Labelle recevra l’Ordre du Canada pour son dévouement à la défense des droits des plus démunis ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté et l’itinérance. Celle qui est directrice du Refuge des jeunes de Montréal, un membre de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal, et présidente du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), voit plus de 30 ans d’implication être récompensés par la plus haute distinction honorifique du Canada.
Stéphan Corriveau, directeur général du RQOH, a été ravi de la nouvelle. « C’est une distinction amplement méritée pour France Labelle. Elle a tant fait sur l’itinérance, notamment et surtout auprès des jeunes ! Outre ses capacités d’organisatrice et d’animatrice d’un vaste réseau de personnes venant en aide aux jeunes, elle a aussi apporté une grande contribution à notre connaissance du phénomène de l’itinérance chez les jeunes, en partageant ses réflexions sur la marginalité, l’exclusion, le désengagement. »
France Labelle est l’exemple même de la constance de l’engagement, ce qui contraste bien avec le fameux « dénombrement » des itinérants de mars 2015 qui avait donné le résultat loufoque de 3016 personnes vivant dans les rues de Montréal. Un « portrait d’un soir » qu’elle avait vivement critiqué à l’époque, et qui ne rendait pas compte à ses yeux de la complexité qui caractérise l’itinérance : un processus d’une durée difficilement déterminable, une réalité mouvante qui peut être cyclique ou chronique, et vécue de façon différente selon les personnes, le sexe et l’âge.
En octobre dernier, dans un dossier sur l’itinérance, le RQOH appelait le gouvernement du Québec à « mettre tout en œuvre pour le succès de son Plan d’action interministériel en itinérance : relancer la construction de logements sociaux, stabiliser les actions du réseau de la santé et des services sociaux et mettre en place des mesures pour atténuer ou éliminer la détresse et la précarité des personnes les plus pauvres. » « Espérons que le fait qu’une femme comme France Labelle soit sous les projecteurs serve d’aiguillon pour pour nos décideurs dans la lutte à l’itinérance », a dit Stéphan Corriveau.
[Merci au Refuge des jeunes pour la photographie]