12 juin 2018
« Vers un chez-soi » prend la relève de ce qui était connu comme la Stratégie des partenariats de lutte à l’itinérance (SPLI). Le jour même de son dévoilement en ce 11 juin, Stéphan Corriveau, porte-parole du RQOH, s’est rapidement réjoui de ce que « les groupes québécois œuvrant auprès des personnes itinérantes pourront continuer à mettre de l’avant une diversité d’approches ».
Dévoilée par le ministre Jean-Yves Duclos, Vers un chez-soi s’inscrit en complémentarité avec la Stratégie canadienne sur le logement. En termes d’investissements, le gouvernement a simplement « réannoncé » les sommes déjà connues : 2,2 milliards $ sur 10 ans. Pour les groupes québécois cependant, l’effet d’annonce était ailleurs. En effet, on craignait que le gouvernement actuel retombe dans les ornières de celui de Stephen Harper et n’enraye l’approche communautaire et décentralisée pour la gestion des projets. Cette orientation répond favorablement aux attentes que le RQOH et plusieurs autres groupes avaient exprimées au cours des derniers mois.
Le document rendu public annonce une augmentation du nombre de communautés désignées, sans diminution du financement des 61 collectivités déjà reconnues. L’objectif central demeure la réduction de 50 % de l’itinérance chronique. La priorité est mise sur celle-ci et sur l’approche Housing First. En dépit de cela, les communautés désignées pourront utiliser les fonds pour d’autres approches en lien avec les clientèles moins représentées dans l’itinérance chronique (femmes, jeunes, etc.), selon « une approche axée sur les résultats ». Les communautés qui souhaiteront adopter d’autres approches devront néanmoins viser le même objectif (soit la réduction de 50% de l’itinérance chronique).
Pour Stéphan Corriveau, bien qu’elle ne précise pas encore si les sommes pourront être utilisées pour bonifier la réalisation de projets de logement social, la nouvelle stratégie « est un pas dans la bonne direction, car en préconisant une intervention souple, adaptée aux réalités de chaque territoire et respectueuse de l’autonomie des organismes et des individus, elle permettra d’agir sur les causes structurelles pouvant amener à des situations d’itinérance ».