26 octobre 2023

Vers un meilleur financement du logement social

Une délégation formée par la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM), la Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FQCH), l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ) et le RQOH, s’est rendue en France et au Danemark afin d’explorer leurs systèmes de financement du logement social. 

L’objectif de la démarche était d’identifier des solutions concrètes pour accroître le financement du logement hors marché au Québec.  

 

Modèles français et danois 

La France et le Danemark, qui ont construit respectivement 5,4 M et 560 000 logements sociaux, sont des pays dotés de solides programmes de développement.  

La compréhension du système de financement et les enjeux organisationnels étaient ainsi au cœur des discussions avec les acteurs sociaux œuvrant au développement et au maintien du parc immobilier hors marché. 

Le constat général qui se dégage est que dans ces pays, le droit au logement est mieux considéré. 

France  

Paris et banlieue 

La délégation a eu la chance de participer à quatre réunions organisées par L’Union sociale pour l’habitat, de rencontrer la délégation du Québec à Paris, en plus de visiter des sites de logements sociaux à Nanterre, en banlieue parisienne. 

Les participants ont constaté que le système de logement social français mise sur les rénovations thermiques des bâtiments, le redéveloppement de quartiers favorisant la mixité, le développement et la recherche. 

Ils ont pu rencontrer le directeur de la Fédération des Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH), qui s’est montré ouvert aux échanges et à la coopération.  

La délégation a visité les bureaux de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’Hlm, un organisme qui innove en matière de logement social.  

Elle s’est aussi rendue au siège social de l’Office public de l’habitat de Paris, Paris Habitat. Cet organisme a réussi à accroître le taux de logement sociaux de 7 % à 25 % en 20 ans, et ce, dans une ville densément peuplée où les coûts pour se loger sont très élevés.  

La créativité et la volonté politique sont nécessaires pour en arriver à ce résultat.  

Délégation du Québec dans le bureaux de l'Union sociale pour l'habitat
Délégation du Québec dans les bureaux de BL, au Danemark

Danemark  

Copenhague et périphérie 

À Copenhague, la délégation a rencontré des travailleurs de Landsbyggefonden, un fonds national qui permet au secteur de l’habitation sans but lucratif de développer, de soutenir et d’assurer près de 600 000 logements. Mis sur pied en 1967 et nourri par différentes mesures, ce fonds s’est pérennisé au fil du temps et permet aux développeurs d’être plus autonomes face au gouvernement. 

La délégation a également eu des discussions avec les employés de BL – Danmarks Almene Boliger, un regroupement danois qui fédère des organismes en logement où vivent un million d’individus. L’organisme veille à ce que chacun ait un logement abordable de qualité.  

Deux analystes ont présenté la situation du logement sans but lucratif au Danemark. Elles ont exposé la façon de susciter le développement social dans des quartiers à forte densité de logement hors marché en partenariat avec les municipalités.  

La délégation a finalement visité des sites de projets d’habitation.  

Indice du bonheur 

La population du Danemark est comparable à celle du Québec. En contrepartie, pas moins de 20 % des Danois accèdent à des logis hors marché. Les citoyens du Danemark figurent d’ailleurs parmi les plus heureux de la planète.  

Aussi, les déplacements verts sont au cœur du plan d’urbanisme et vont de pair avec le développement immobilier. 

Les locataires sont par ailleurs très impliqués dans le fonctionnement du logement sans but lucratif, que ce soit au niveau organisationnel ou dans les structures de concertation des quartiers.  

On estime que 12 % des locataires du secteur sans but lucratif participent à la démocratie des groupes dans des instances formelles et informelles, sans compter la forte participation aux élections et à la mobilisation. 

Avec 28 % de logements sociaux, la frange de personnes ayant accès à ces logements est beaucoup plus importante qu’au Canada. En effet, le seuil de faible revenu est plus élevé, ce qui favorise la mixité sociale.  

En définitive, le gouvernement désire loger les gens à un coût acceptable.  

 

La suite 

Des journées de réflexion, qui regrouperont l’ensemble de acteurs du logement social et communautaire québécois, auront lieu cet hiver.  

Le but de cette activité sera, pour les participants, et à partir de l’étude de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal (FOHM) et des constats effectués sur le terrain à Vienne, Paris et Copenhage, de jeter les bases d’une vision commune sur le développement (et surtout sur la façon dont pourrait être articulé le financement de celui-ci) d’une offre de logement social et communautaire plus importante pour les citoyens. 

Aux prises avec la crise du logement actuel, nous devons nous demander, collectivement, comment nous entrevoyons l’avenir du logement social, dans sa pérennité, dans son développement ainsi que dans la prévisibilité des besoins de la population pour mieux desservir celle-ci.   

 

Merci à la FOHM pour son précieux appui à la rédaction de cet article.  

Logements pour personnes vivant avec un handicap physique en périphérie de Copenhague