13 mai 2024

La transition énergétique en habitation

Comme le rappelait le Groupe de travail pour l’habitation et le climat aux trois paliers gouvernementaux, les enjeux entourant le climat et l’habitation doivent être gérés de front, et ce, simultanément.

Du point de vue des besoins des habitant·es, il est impératif d’accélérer la cadence en matière de construction. Les prévisions de livraison de logements, chiffrées à 2,3 millions, sont loin d’être à la hauteur de la recommandation de la SCHL, estimée à 3,5 millions, afin de rééquilibrer le marché d’ici 2030 au Canada.

 

Seulement au Québec, 860 000 logements seraient nécessaires d’ici 2030 afin de rétablir le niveau d’abordabilité de 2003. Mais construire de façon soutenue dans un contexte où les changements climatiques sont indéniables nécessite d’adapter nos habitations aux bouleversements à venir tout en minimisant l’empreinte environnementale.

> Réduire l’empreinte carbone

 

C’est quoi, au juste, la décarbonation ?

 

Selon le Grand dictionnaire terminologique, il s’agit de la « mise en place, dans une industrie ou un secteur d’activité, de mesures et de techniques visant à limiter les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre ».

 

Le gouvernement du Québec projette ainsi la décarbonation des bâtiments :

Transformer les bâtiments en améliorant leur efficacité énergétique et en les alimentant avec de l’énergie propre et renouvelable, telle que l’hydroélectricité, peut contribuer à diminuer l’empreinte carbone des bâtiments et à réduire, ainsi, les émissions de GES du Québec.

Pour relever le défi qu’implique la décarbonation, il importe de bien réfléchir à la durabilité des matériaux utilisés, afin d’améliorer la résilience des immeubles, et de bien choisir où l’on construit, pour réduire les besoins en matière de mobilité.

En effet, le transport représente 30 % de la facture carbone. Il est donc essentiel de bien évaluer les besoins et de calculer les risques inhérents à nos choix sociétaux.

 

Il faudrait par ailleurs revoir le code du bâtiment pour construire plus efficacement, notamment en s’inspirant de bonnes pratiques d’ailleurs. La construction modulaire et le préfabriqué font partie des avenues possibles, et la Société d’habitation du Québec l’a bien compris.

 

Il importe également de cartographier les zones à risque, qu’il s’agisse d’inondation, d’îlot de chaleur ou de pergélisol, pour éviter de construire au mauvais endroit (et de devoir recommencer !).

> Miser sur la mobilité durable

 

Selon le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Varennes, Martin Damphousse, la transition « s’articule autour de quatre grands piliers, soit consommer plus intelligemment notre énergie, l’acceptabilité sociale, accélérer la transition et développer des partenariats ». Il soutient qu’une réelle transition énergétique est indissociable de la bonification des sommes allouées à la mobilité durable.

 

M. Damphousse estime également que la région de la Mauricie présente « un environnement favorable à une filière énergétique d’une belle qualité. […] ». Il croit que cela doit aider le Québec, les organisations, les municipalités et l’environnement et se donne le mandat « que le milieu municipal devienne un acteur incontournable de la transition énergétique ».

> Potentiel de la Mauricie

 

La Mauricie connaît une importante pénurie de logements qui se traduit par un faible taux d’inoccupation. La région possède toutefois un potentiel important en matière environnementale grâce à la Vallée de la transition énergétique verte (VTE).

 

La VTE rassemble notamment « l’ensemble des acteurs à la recherche de solutions aux enjeux d’aménagement du territoire, d’attractivité de la main-d’œuvre, d’habitation, de mobilité, d’éducation, de santé publique et de développement durable ».

 

Sa mission est de créer « un écosystème d’innovation sur les filières clés de la transition énergétique […] : la batterie, l’électrification des transports et la décarbonation ».

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fait valoir que la justice sociale est l’une des voies pour se sortir de la crise climatique, laquelle a pour effet d’aggraver les inégalités et le racisme environnemental.

> Vers une plus grande justice sociale et climatique

 

Notons finalement que le gouvernement du Québec met à la disposition du public des ressources en matière d’adaptation aux changements climatiques.

 

Le programme OASIS peut également guider et soutenir financièrement les organismes et les municipalités dans leurs démarches environnementalistes.