Paysage avec carte du monde, forêt et soleil couchant pour le jour de la Terre.

22 avril 2024

Jour de la Terre : une date à célébrer aussi dans l’habitat

Chaque année, le Jour de la Terre invite les pouvoirs publics, les entreprises et la société civile du monde entier à agir pour minimiser les effets néfastes de l’activité humaine sur notre environnement. Une mobilisation à considérer dans tous les secteurs, dont celui du logement.

22 avril : date symbolique de mobilisation

À l’origine du Jour de la Terre, on retrouve un mouvement citoyen qui s’est lancé durant les années 1970 pour sensibiliser à la protection environnementale. Il est désormais identifié par les acteurs de la société civile, organisations économiques et gouvernements comme un jour symbolique de passage à l’action. En témoigne la cérémonie de signature de l’Accord de Paris (traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques) tenue le 22 avril 2016 au siège des Nations Unies.

Au Canada pour l’édition 2024, le Jour de la Terre est placé sous le signe de la mobilité durable. En effet, le transport routier est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada (GIEC, 2021). Si la décarbonisation des véhicules légers, qui représentent environ 50% des émissions liées au transport, est un levier essentiel, faciliter des déplacements plus vertueux l’est tout autant. Comment s’y prendre ? D’une part en améliorant la diversité des modes de déplacements durables (marche, vélo, transports collectifs, etc.) à disposition des habitant·es. Et en aménageant des lieux de vie qui rendent possible un choix de mode de transport non dépendant de l’automobile individuelle. Une volonté à contre-courant donc des phénomènes d’étalement urbain qui sont dommageables pour l’environnement et pour le bien-être collectif.

Concevoir pour une mobilité choisie

Plusieurs courants d’urbanisme repensent les schémas d’aménagement pour optimiser les déplacements. Citons la « ville du quart d’heure », qui est l’idée de pouvoir accéder aux besoins essentiels depuis son domicile en moins de 15 minutes à pied ou à vélo. Par besoins essentiels on pense à : habiter, travailler, être en forme, s’approvisionner, apprendre et s’épanouir. Des outils existent pour quantifier cet éloignement. Par exemple, Statistiques Canada propose une carte de visualisation de données pour mesurer l’accessibilité des services de proximité en fonction d’une localisation. La ville d’Ottawa a intégré les principes d’un quartier du quart d’heure dans son plan stratégique.

L’ambition de ce concept ? C’est proposer davantage de services de proximité, donner accès à des espaces de biodiversité, et réduire la circulation automobile. Pour Carlos Moreno, urbaniste ayant popularisé l’appellation de ville du quart d’heure, « c’est quitter la mobilité subie pour aller vers la mobilité choisie » (Moreno, 2020). Par cela, la collectivité formule une promesse d’amélioration de la qualité de vie pour les habitant·es, en même temps qu’une manière de réduire les émissions GES dues au transport automobile individuel. Cela souligne également l’importance des services et commerces de proximité, d’un point de vue économique, environnemental et culturel.

Par définition, réduire l’éloignement aux services essentiels est applicable plus facilement dans les centres urbains que dans les zones rurales. Un concept dédié est ainsi proposé pour les espaces moins denses avec le « territoire de la demi-heure ». La pertinence demeure à toute échelle pour questionner les modes de conception des projets immobiliers. Il s’agit de construire mieux et au bon endroit, et de façon concertée avec les habitant·es.

La ville du quart d’heure, @Paris en commun, 2020

Vers un habitat des courtes distances ?

À noter que la ville du quart d’heure repose sur une vision « poly-centriste » de l’aménagement, en se positionnant sur plusieurs bassins de vie densifiés (voir l’illustration des Superîlots de Barcelone).

Sur tous les territoires, on peut donc imaginer un habitat des courtes distances, pour replacer les habitant·es au centre de la réflexion d’aménagement des logements collectifs en y intégrant le lien aux besoins essentiels et services associés. Et ainsi réduire d’autant l’empreinte environnementale liée aux déplacements non choisis.