15 août 2022
Vendredi 12 août, François Legault a promis devant micros et caméras d’investir 1,8 milliard dans le domaine des logements sociaux et abordables à l’échelle du Québec. La FROH juge insuffisantes les promesses de la CAQ !
Loin de satisfaire le monde, cette déclaration a largement fait réagir au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Plusieurs organismes en habitation de la région estiment que cet engagement ne correspond pas à la réalité des besoins, en premier lieu la Fédération régionale des OSBL d’habitation (FROH) au Saguenay–Lac-Saint-Jean qui considère que cet engagement est très insuffisant.
Michel Saint-Gelais, directeur de la FROH précise que « la CAQ ne tient pas compte des problèmes de sous-financement qui affectent de nombreuses résidences pour personnes âgées et indique qu' »il faudrait le double des investissements en logements sociaux, c’est décevant […]. On se rend compte qu’il y a un problème pour ce qui est du logement abordable. On le voit pour les personnes les plus fragilisées, les plus vulnérables. C’est excessivement difficile d’accéder au logement.«
De son côté, Loge M’entraide par la voix de Sonia Côté sa coordonnatrice réclame de son côté 50 000 logements sociaux sur cinq ans au Québec dont plus de mille au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Par ailleurs il demande à François Legault de bien distinguer entre logements sociaux et logements abordables : « Du logement social, c’est ce qui permet de payer 25 % de son revenu pour se loger, ce qui n’est pas le cas du logement abordable ! Le logement abordable, c’est construit en partenariat avec le privé et c’est à but lucratif, ce qui à nos yeux n’aidera pas les personnes appauvries ».
D’importants problèmes de sous-financement
L’autre problème majeur pour les organismes sans but lucratif d’habitation, c’est le sous-financement notable dont souffrent certaines résidences pour personnes âgées. Ce problème est accentué depuis le début de la pandémie par le manque de locataires dans ces établissements.
Michel Saint-Gelais, directeur de la FROH ajoute « Ces résidences doivent vivre du loyer payé par les résidents. Lorsqu’il y a des logements vacants comme c’est le cas actuellement, joindre le budget est très, très difficile. Il y a des frais courants, il y a des frais qui ne diminuent pas s’il manque des personnes, et on doit offrir les mêmes services 24 heures sur 24″.
Michel Saint-Gelais évoque l’exemple de l’Auberge du Bon Temps à Sainte-Monique, qui devra fermer ses portes, faute d’occupants. « Des logements sont demeurés vacants trop longtemps. Présentement, on dit qu’il faut arrêter cette vague de possibles fermetures, car ça va délocaliser bien des gens. »
La Fédération régionale a sollicité une rencontre avec la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest. Les organismes espèrent que leur message recevra un écho auprès de tous les partis politiques…