3 décembre 2016

Les OSBL d’habitation se mobilisent contre les violences faites aux femmes locataires

Le RQOH a participé à l’action du 6 décembre à Québec visant à dénoncer le harcèlement et les violences vécus par les femmes dans le logement, dans le cadre de la campagne lancée en septembre. La Déclaration s’y rapportant, à laquelle le ROQH et un bon nombre de ses membres ont adhéré comme plus de 200 organisations, ainsi que la pétition, signée par près de 6000 personnes, ont été déposées à l’Assemblée nationale par la députée de Québec Solidaire Manon Massé. Rappelons que le 6 décembre est la Journée nationale d’action contre la violence faite aux femmes, et de commémoration de la tuerie de Polytechnique, il y a 27 ans.

Les violences sexuelles et le harcèlement touchent les femmes dans tous les milieux économiques et sociaux, et même parfois, jusque chez elles. C’est à partir de ce triste constat, appuyé par près de 120 témoignages de femmes subissant ces violences recueillis par le CEAF de Montréal, que la campagne contre les violences sexuelles faites aux femmes locataires a été lancée. Cette dernière appelle notamment les gestionnaires de logements sociaux (HLM, coopératives et OSBL d’habitation) à mettre en place des mécanismes permettant de prévenir et combattre ces violences.

Dans cette optique, le RQOH s’est attelé à un travail de recensement des initiatives existantes au sein des OSBL d’habitation. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les résultats, mais il est d’ores et déjà certain que le soutien communautaire en logement social, qui inclut un travail de référencement et d’écoute, fait partie des mécanismes identifiables de prévention et de lutte. L’objectif final de la démarche est de produire un guide à l’intention des gestionnaires d’immeubles, qui comprendra des éléments de sensibilisation à propos de ce phénomène et rassemblera les moyens pouvant être mis en place pour y faire face, ainsi que les ressources disponibles auxquelles référer les éventuelles victimes.

Un autre objectif de la campagne nationale est que le gouvernement du Québec rende davantage visibles dans le formulaire de bail les articles 1902, 1931 et 1974.1 du Code civil du Québec. Ce dernier stipule qu’un-e locataire peut résilier le bail en cours si sa sécurité est menacée en raison de la violence d’un conjoint ou ancien conjoint, ou en raison d’une agression à caractère sexuel, même par un tiers. Il est aussi revendiqué que dans la prochaine Stratégie gouvernementale sur les violences sexuelles, le gouvernement dénonce la gravité du harcèlement et des violences sexuelles ciblant les femmes locataires, en mettant sur pied une campagne publique de sensibilisation et en réfléchissant à des moyens permettant de lutter contre ces violences.

Au Québec, les groupes défendant les droits des locataires et des femmes constatent que ces dernières font face à des violences et du harcèlement de leur propriétaire, concierge, voisin, co-chambreur, parce qu’elles sont des femmes. À Rimouski, le Comité logement, le CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) et le Centre de femmes ont dénoncé cet état de fait.

En savoir plus sur l’action du RQOH pour prévenir ces violences

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