31 décembre 2016
Vingt-sept années d’autonomie, de sécurité et de vie active pour 95 locataires au cœur de leur quartier. Visite émouvante d’un OSBL d’habitation, ACHIM, qui démontre bien que sécurité, autonomie des personnes aînées, bénévolat et engagement communautaire font bon ménage !
« Nous offrons un cadre dans lequel la vie circule, les gens se connaissent et veillent les uns sur les autres, explique le directeur François Tremblay, non loin de la salle commune où de petits groupes discutent. Ça permet d’assurer une vigilance permanente, et ça fonctionne. Depuis 27 ans. »
En effet, depuis 1989, les résidents et résidentes de 60 ans et plus, autonomes ou en légère perte d’autonomie, y bénéficient de logements adaptés et de services dédiés, en plein cœur de l’arrondissement du Sud-Ouest à Montréal. Le nom même d’ACHIM en dit long : « Alternatives communautaires d’habitation et d’intervention de milieu ». L’objectif affiché de l’OSBL, au-delà d’offrir 95 logements au plus bas loyer possible, est de maintenir les aînés actifs dans leur environnement, tout en leur assurant la meilleure qualité de vie possible. Et cela passe nécessairement par une vision préventive et globale, assurée par une équipe de soutien communautaire et de travail de milieu, mais surtout par les locataires eux-mêmes.
D’ailleurs, l’organisme possède dans le quartier une solide réputation de milieu de vie calme, apaisé, mais dynamique, grâce à la mise en place d’un cadre favorisant la confiance et l’entraide. « Il y a une bonne ambiance, précise le directeur. Par des ateliers, des fêtes, un journal mensuel (et j’en oublie !), les locataires se connaissent, créent une communauté, entre eux, mais aussi avec l’équipe de travail, ce qui renforce une forme de sécurité informelle. »
De fait, il n’est pas rare que des résidents profitent de la salle communautaire, longtemps avant ou après le dîner, pour jaser autour d’un café. L’organisme offre un repas tous les midis à ses locataires, et l’équipe de travail partage ce moment avec eux. Les présences sont par ailleurs notées, et en cas d’absence imprévue d’un ou d’une résidente, on lui rend visite.
Une myriade d’activités communautaires, également ouvertes aux habitants du quartier, permettent de tisser des liens de confiance, entretenus par l’équipe de soutien communautaire et de travail de milieu. L’objectif consiste à créer un milieu de vie familial, mais aussi un climat de prévention, où les résidents et les résidentes, avec l’équipe, sauront identifier les difficultés ou le mal-être d’un membre de la collectivité. S’ensuivra un travail d’aide, d’écoute et de références, dans le respect de ses besoins et de sa volonté.
Rappelons-le encore et toujours : bien avant que l’on ait même songé à mettre en place des normes de certification, les OSBL d’habitation ont été des précurseurs en matière de sécurité des aînés. Des mécanismes rigoureux, qui impliquent un cadre de surveillance communautaire, souvent assurés par les locataires eux-mêmes en collaboration avec les ressources et intervenants du quartier, leur permettent de bénéficier d’un environnement sécurisant et propice à leur mieux-être. Surtout, le logement communautaire offre un milieu de vie naturel d’entraide, favorisant ainsi la prévention d’éventuels problèmes. En bref, un milieu de vie plus humain, plus naturel, et plus sécuritaire.
À ACHIM, en plus des barres d’appui, des ascenseurs et des gicleurs, deux tirettes d’alarme sont installées dans tous les appartements. En cas d’utilisation, l’appel est transféré vers la Centrale de surveillance, puis à un membre de l’équipe, disponible en tout temps. Après avoir évalué la situation à distance et selon l’urgence, cette dernière va demander à la bénévole présente sur place d’aller visiter la personne ayant appelé à l’aide.
Deux locataires bénévoles sont en effet responsables des urgences, une semaine sur deux en alternance, ce qui permet d’assurer un soutien à la fois rapide et personnalisé, puisqu’elles font partie de la même communauté. Si le malaise est important, et que les secours doivent être appelés, la bénévole va accompagner la personne aînée et, par sa présence, renforcer la qualité de l’intervention. Un accompagnement dans l’urgence est ainsi assuré, quelle que soit la raison qui a motivé le locataire à actionner la sonnette d’alarme (maux de ventre, essoufflement, chute…). Le caractère sécurisant de cet accompagnement est très important, puisqu’une personne victime d’un malaise sera plus à même d’améliorer sa condition immédiate si elle se sent soutenue et en confiance. Il est d’ailleurs parfois inutile d’appeler les secours.
Mais l’objectif principal de ce type de système de surveillance par les pairs est de respecter et concrétiser le droit à l’autonomie des aînés, ce qui est une priorité pour les OSBL d’habitation, qu’ils offrent ou pas des soins infirmiers, ou des services d’assistance personnelle. Dans cette perspective, de nombreux autres mécanismes de sécurité sont mis en place par les organismes communautaires travaillant jour après jour à offrir à nos aînés un milieu de vie de qualité. Afin de les illustrer et les diffuser, bon nombre de ces pratiques ont été rassemblées dans le guide « Une sécurité sur mesure dans les OSBL d’habitation pour aînés ».