16 juillet 2021

Les résidences pour aînés (RPA) sans but lucratif font face à de nombreux défis

Présents dans toutes les régions, dont plusieurs en milieu rural, ces OSBL d’habitation pour aînés, soumis à la certification des RPA, traversent une zone de turbulence actuellement.

Des taux d’inoccupation élevés

Les données de l’Enquête sur les résidences pour personnes âgées, Enquête sur les résidences pour personnes âgées (ERPA) de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) lèvent le voile sur une réalité inquiétante : les taux d’inoccupation sont en forte hausse dans ces résidences. Au Québec en 2021, ce taux a atteint 12,8 % pour les places standards, alors qu’il était de 6,9 % l’année dernière.

Si les taux d’inoccupation élevés sont généralement vus de manière positive dans les milieux de défense des droits des locataires, pour les pourvoyeurs de logements sociaux entretenant de petits ensembles d’habitation, des vacances de logement sont souvent synonymes de difficultés financières pouvant fragiliser un organisme sur le long terme.

Cette tendance pourrait être expliquée par le fait que peu de personnes âgées ont été enclines à déménager pendant la pandémie. En dépit du fait que seulement une poignée de décès aient été constatés dans les RPA à but non lucratif lors de la première vague de Covid-19 au printemps 2020, il est possible que se soit instillé une certaine peur d’y aménager dans certains secteurs de la population. Par ailleurs, les mesures sanitaires strictes ont fait obstacle aux visites de logements libres.

Malheureusement, l’enquête de la SCHL ne fait pas la distinction entre les grands ensembles de RPA, souvent exploités par de grands groupes privés (« une industrie milliardaire » selon une récente étude) et les résidences à but non lucratif, qui représentent 209 des 1700 résidences certifiées au Québec. Au Saguenay–Lac-St-Jean, on rapporte en effet des taux d’inoccupation élevés dans les RPA sans but lucratif, mais dans plusieurs régions, les organismes ont encore des listes d’attente et pas de vacances de logement.

Or la hausse du taux d’inoccupation pourrait aussi être liée à une explosion de l’offre. On sait que ces dernières années, les grandes entreprises comme Chartwell, Groupe Sélection, Groupe Maurice et Cogir ont connu une croissance fulgurante, multipliant les constructions pharaoniques.

Des hausses renversantes de primes d’assurance

Pour ajouter à ce panorama, des RPA sans but lucratif font face à des augmentations ahurissantes de leurs primes d’assurance. Le directeur général de la Fédération régionale des OBNL d’habitation de Québec-Chaudière-Appalaches (FROHQC), qui est aussi le président du RQOH, André Castonguay, a dû faire face à de nombreux appels à l’aide provenant d’organismes sans but lucratif en logement.

Les Résidences Kirouac, qui se trouvent dans la Basse-Ville de Québec, et le Manoir de l’arbre argenté, à Lévis, ont été mis devant des augmentations de primes pouvant aller jusqu’à 120 %, en dépit du fait qu’aucun des deux organismes n’a fait de réclamation ces dernières années.

Le 29 juin dernier, madame Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, a annoncé la mise en place du Programme d’aide aux résidences privées pour aînés et autres entités privées apparentées (PARPA-EPA) afin de réduire l’impact de la hausse des primes d’assurance que connaissent ces organismes. « Ce programme est très positif pour nous, explique Jacques Beaudoin, responsable des dossiers « ainés » au RQOH. C’est un “plaster” à court terme, mais l’essentiel des hausses que subissent nos membres fera l’objet d’une subvention. De plus, toutes les RPA OSBL y sont admissibles, peu importe leur taille. »