11 juillet 2023

L’IRIS documente le manque d’encadrement du marché locatif

Une fiche socioéconomique de lInstitut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dresse un état de la situation du marché locatif au Québec et dans sept de ses villes les plus populeuses.  

 

Le document fait un survol des phénomènes ayant une influence sur le prix des loyers et la disponibilité des logements. Il émet également certaines recommandations afin de mieux protéger le droit au logement et d’améliorer les conditions de vie des locataires. 

 

La fiche socioéconomique démontre clairement que le manque de logements sociaux et communautaires prive les Québécois de loyers abordables. 

 

Les facteurs aggravants de la crise du logement 

Depuis les cinq dernières années, le taux d’inoccupation global des logis se situe sous le seuil d’équilibre de 3 %. La proportion de municipalités de 10 000 habitants et plus dont le taux d’inoccupation se trouve sous la barre du 1 % a d’ailleurs augmenté de 21 % depuis un an.  

 

La rareté des logements, qui tire le taux d’inoccupation à la baisse, fait également partie des facteurs d’augmentation du prix des loyers.  

 

Hélas, dans les villes étudiées, même lorsque le taux d’inoccupation remontait, les loyers continuaient de grimper. Notons que les hausses sont beaucoup plus marquées lors d’un changement de locataire. Les propriétaires profitent souvent de la fin des baux pour augmenter le prix des loyers au-dessus des seuils recommandés par le Tribunal administratif du logement (TAL). 

 

Ainsi, de 2022 à 2023, les nouveaux locataires ont connu une hausse moyenne de 13,2 %. Ainsi, le manque de régulation entraîne des hausses importantes du coût des loyers. 

 

En dépit de l’augmentation des mises en chantier de logements locatifs entre 2016 et 2020, la situation a continué de se détériorer. L’enjeu réside dans le fait que les habitations à vocation communautaire ou sociale représentent une trop faible part du parc locatif.  

 

L’étude révèle également que les locataires sont plus nombreux que les propriétaires à consacrer une trop grande part de leurs revenus aux frais de logement et à occuper des habitations trop petites pour leurs besoins.  

 

Finalement, la mainmise des entreprises et des fonds d’investissement sur une part importante du marché locatif contribue à la hausse des prix des loyers. 

 

Recommandations 

L’IRIS plaide ainsi pour un meilleur encadrement du marché locatif et rappelle l’importance de la protection et de la croissance du parc de logements abordables. Afin d’assurer la protection du parc immobilier, un cadre législatif adéquat s’impose.  

 

L’Institut appuie également l’idée de retirer les unités du marché locatif privé et recommande une régulation des loyers. La création d’une registre des loyers fait partie des solutions préconisées. 

L’interdiction de la location à court terme (type Airbnb) pourrait également améliorer la situation. Ce type de pratique restreint évidemment l’offre de logements, en les retirant du marché privé. 

 

En cette période de taux d’inoccupation historiquement bas, l’IRIS recommande un moratoire sur les reprises de logements pour cause d’agrandissement, de division, de démolition ou de changement de vocation.  

 

Le développement de nouveaux projets d’habitation serait contre-productif sans changement de paradigme, qui sortirait le marché immobilier de la logique spéculative.

 

En définitive, la mise sur pied, en priorité, de nouveaux logements sociaux et communautaires demeure la clé pour assurer la préservation de l’accessibilité. 

 

Sources :  

https://iris-recherche.qc.ca/publications/logement-2023/  

https://www.ledevoir.com/economie/793806/habitation-construire-plus-ne-suffira-pas-a-remedier-a-la-crise-du-logement-dit-l-iris