Carte du Québec avec maisons en cire

Au fil des derniers mois, les maires et mairesses de plusieurs municipalités du Québec ont démontré un grand leadership face à l’importante crise du logement qui secoue la Belle Province.  

Même si le logement est une compétence provinciale, les élus municipaux ont fait preuve de proactivité en regard des enjeux rencontrés dans leur secteur. 

Les dernières assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui ont pris place à Gatineau en mai dernier, ont d’ailleurs accueilli une conférence ayant pour thème « Les municipalités : premières répondantes à la détresse sociale ».  

Notons également qu’à l’occasion d’une rencontre de Comité sur l’itinérance, l’UMQ a annoncé la tenue d’un premier grand sommet municipal sur le sujet le 15 septembre prochain, à Québec. 

Des exemples récents 

La Ville de Québec a lancé un grand chantier de consultation afin de déployer un plan d’action concerté en matière de lutte à l’itinérance. Un énoncé de Vision, qui servira de base au plan d’action, est en cours d’élaboration. 

La Ville de Montréal s’est dotée d’un droit de préemption et a facilité l’acquisition d’immeubles par des organismes communautaires souhaitant les mettre à l’abri de la spéculation immobilière. Nous avons notamment vu la reprise du Manoir Lafontaine par Interloge, membre de la FOHM, afin d’y effectuer des rénovations majeures et d’y pérenniser l’abordabilité des logements.  

La Ville de Gatineau a débloqué des fonds d’urgence pour permettre à certains projets connaissant d’importants dépassements de coûts de voir le jour. Gatineau déposera par ailleurs bientôt une stratégie d’inclusion de logements abordables. 

Salaberry-de-Valleyfield a apporté une modification réglementaire imposant aux promoteurs résidentiels de réserver un minimum de 10 % de logements abordables pour les projets d’habitation de plus de 10 unités. Dans ce cas, l’abordabilité est définie selon le revenu médian des ménages de la municipalité, établi par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). La Ville a également revu son cadre réglementaire pour permettre l’implantation d’unités d’habitation accessoires.  

En outre, la Ville a déposé une stratégie logement s’articulant autour de trois grands axes, soit : la densification, l’abordabilité et la salubrité. Afin de favoriser la construction de logements sociaux, Salaberry-de-Valleyfield a réservé deux terrains municipaux à l’Office municipal d’habitation. 

Appel à la mobilisation  

Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, de même que 13 autres signataires, nous rappellent que la crise du logement ne prendra pas fin le 2 juillet. Ils soulignent que l’impasse perdure et qu’il faut agir rapidement pour remédier à la situation.  

Aussi, ils appellent à une mobilisation sans précédent afin de faire du Québec un endroit « accueillant où chaque personne a droit à un toit qui respecte ses capacités financières, dans un milieu de vie qui répond à ses besoins. » 

Dans la foulée du dépôt de loi 31, un collectif de maires et de mairesses a également réclamé un registre des loyers public, universel et obligatoire au Québec. Le texte est paru dans Le Journal de Montréal. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait déjà réclamé un registre provincial, comme en témoigne un article d’Ici Radio-Canada.  

Toutes ces initiatives et ces sorties publiques démontrent l’engagement des élus municipaux à répondre aux besoins criants constatés sur le terrain.